Arrivé début novembre dans un club marqué par la stratégie de la tension de son prédécesseur René Ruello et de l'entraîneur Christian Gourcuff, ses premières semaines ont parfois davantage relevé de la diplomatie que de la gestion d'un club de football.
Très présent à la Piverdière - il vit pour le moment seul à Rennes, sa femme et ses trois enfants ne le rejoindront que début 2018 - il a parlé à plusieurs reprises aux salariés réunis ainsi qu'aux chefs de service.
Il a été assisté dans son opération séduction par le "sherpa" choisi par les Pinault père et fils en la personne du président non-exécutif Jacques Delanoë.
"Son aide m'est précieuse car il connaît tout l'environnement rennais et breton. Cela me permet de gagner du temps et de faciliter les contacts", a déclaré à son sujet Létang.
Le mercato, premier gros test
Une façon polie de dire qu'il l'aide à déjouer les chausse-trappes inhérentes à la gestion d'un club de football à l'histoire aussi riche en divisions internes que le Stade Rennais.
Il n'a évidemment pas négligé non plus les partenaires du club, auxquels il a rendu visite dans leurs loges lors de sa première au Roazhon Park contre Nantes.
À ce jour, pratiquement tout passe par lui, jusqu'aux demandes d'interview des journalistes, soumises 15 jours à l'avance pour validation.
Et même s'il a assuré que cela resterait rare, Létang s'est aussi adressé directement aux joueurs en deux occasions déjà : la veille du derby contre Nantes et le matin du match contre Amiens.
Sportivement, les bons résultats rapides de Sabri Lamouchi, placé sur le banc des 'Rouge et Noir' un peu à la surprise générale, le mettent d'ailleurs dans un confort relatif.
Encore en course en Coupe de la Ligue, avec un quart de finale à jouer à domicile contre Toulouse le 10 janvier, Rennes est sixième de Ligue 1 avec 25 points, à portée de la 5ème place que Létang a fixée comme horizon au club.
"Aujourd'hui, devant, il y a le Paris SG, Monaco, Lyon et Marseille. Si Rennes finit 5ème, on est premier de notre championnat", a-t-il expliqué à 'L’Équipe' et à 'Ouest-France' la semaine dernière.
L'ancien directeur sportif du PSG peut donc voir arriver la réception de son ancien club samedi et le déplacement à Monaco avant la trêve avec une relative sérénité. Mais c'est ensuite qu'il rentrera véritablement dans le vif du sujet.
Le mercato d'hiver sera ainsi son premier grand test, lui qui a notamment été choisi pour son carnet d'adresses.
Si un avant-centre buteur serait une vraie plus-value pour le club, il s'est contenté des banalités d'usage : "On n'a pas défini d'enveloppe", "nous allons regarder les opportunités" et l'incontournable "on ne bougera que si nous sommes convaincus que le joueur qui doit arriver va être une véritable valeur ajoutée".
Choix douloureux à venir
Sachant que le club a 38 joueurs sous contrat, en comptant les trois prêtés, alors qu'il veut travailler avec 23-24 joueurs, c'est surtout dans le sens des départs qu'il espère être performant.
Viendra également rapidement le temps des décisions sur les personnes, dont certaines seront nécessairement douloureuses.
Le sort de Patrick Rampillon et Cyrille L'Helgouac'h, respectivement conseiller et directeur du développement sous René Ruello, mais surtout deux anciens joueurs du club, est ainsi en balance, tout comme celui d'Olivier Tomine, directeur général du club.
D'autres ont, à l'inverse, été confortés, comme le directeur du centre de formation Landry Chauvin ou le responsable du recrutement Jean-Luc Buisine, qui a vu s'éloigner, provisoirement au moins, la menace d'une mise sous tutelle d'un directeur sportif.
Enfin, le lifting du Stade Rennais sera complété par la création de postes comme un "responsable de l'individualisation", d'un "responsable de la performance" et même... d'un chef cuisinier.