Être un ancien supporter des Girondins, ça aide quand on est président ?
"Ca aide un peu, pour l'intégration, pour la connaissance du sportif mais ça reste assez superficiel. Pour vraiment entrer dans la réalité des différents métiers et l'opérationnel au jour le jour, il y a une couche supplémentaire à ajouter par rapport à ce qui n'était que de la culture générale sur le club. J'ai eu pas mal de discussions avec des gens du milieu sportif, des figures emblématiques du club comme Patrick Battiston, Ulrich Ramé. Je me perfectionne".
On va rentrer dans une période cruciale de la vie d'un club, le mercato. Vous le redoutez ?
"Pas vraiment, on a les idées assez claires. Le mercato ne commence que dans deux mois, on a des objectifs de fin de saison, on ne va pas s'en plaindre. L'année dernière, c'était l'objectif maintien, cette année il est plus positif et ambitieux. La stratégie est d'attendre, de terminer la saison, de ne pas polluer l'esprit des joueurs et de voir quel sera le classement final".
Le mercato différera-t-il si Bordeaux est qualifié ou non en Europa League ?
"Surement, car une qualification européenne a un impact financier. Pendant des années, on a dit que l'Europa League, c'était pour le folklore, voire que ça coûtait. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, l'UEFA a un peu modifié la dotation et sans être au niveau de la Ligue des Champions, ce n'est pas négligeable notamment pour un club comme nous, donc ça aura une influence".
Votre gardien Carrasso est en fin de contrat. Est-ce un cas sensible où l'affect et l'humain vont jouer ?
"Tout joue, c'est un des éléments qui entrent en ligne de compte. Mais il n'y a pas un cas spécial Cédric Carrasso, même si je peux comprendre les supporters qui lui sont attachés. On a une ligne directrice qui est de faire un bilan global de la saison en fin de saison, on ne dérogera pas à la règle. Ce n'est pas le seul joueur qui soit en fin de contrat ou proche d'une fin de contrat. Il est en attente de notre part et la réponse est la même que celle qui a été faite aux autres joueurs".
Un mercato réussi, ce serait de conserver tous vos joueurs +bankables+ ?
"Un mercato réussi, ce serait de maintenir ou renforcer le niveau de l'équipe. Effectivement, les joueurs +bankables+ sont a priori des joueurs que l'on veut garder. Après il faut être pragmatique aussi, si un des joueurs +bankables+ fait une crise de nerfs ou a une proposition extraordinaire, on ne peut jamais garantir qu'il restera".
Ce serait une déception de ne pas être européen ?
"Oui, ce serait une déception, car cela aurait une influence sur la vie du groupe et sur la progression des jeunes. Pouvoir disputer une grosse compétition européenne, dans la progression de tous ces jeunes qui émergent en équipe première, ce serait un vrai plus".
Vous étiez banquier à Madrid, fidèle de Santiago Bernabeu. Vous avez noué des contacts, peut-on imaginer Bordeaux se faire prêter des joueurs du Real comme au début des années 2000 ?
"Ca peut être des pistes, c'est sûr. C'est vrai que Bordeaux a un bon historique sur les prêts de joueurs, avec Savio, Denilson, Celades, qui se sont relancés en amenant l'expérience du haut niveau quand ils le transmettent positivement et qu'ils ne font pas la gueule. C'est sûr que les clubs espagnols ont une politique de recrutement assez agressive, il y a parfois des échecs et je pense qu'on est un club très crédible pour relancer de bons joueurs".
Ces joueurs peuvent faire revenir les gens au stade ?
"C'est vrai qu'un joueur en prêt permet parfois d'aller taper un peu plus haut en terme de réputation que s'il fallait l'acheter. C'est un recrutement +tête de gondole+".