Strasbourg : Martin Terrier, le sauveur des Espoirs, espère enfin faire son trou

L'attaquant sera-t-il titulaire dimanche (21h00) contre Marseille ? "Ça fait partie des options de nos plans", annonce, sibyllin, Thierry Laurey. Mais à l'instar du sélectionneur des Espoirs Sylvain Ripoll à ses débuts, le coach strasbourgeois pourrait être tenté de le laisser sur le banc tant les entrées en jeu du jeune attaquant, prêté par Lille au Racing cet été, donnent la garantie du "coaching-gagnant". 

Le "serial buteur" des Bleuets, s'est d'abord fendu d'un triplé en 16 minutes contre le Kazakhstan (4-1) en septembre dernier, alors qu'il n'était entré en jeu qu'à la 57e minute et que la France était menée 0-1 jusqu'à la 71e minute.

Le jeune attaquant a ensuite récidivé en octobre en égalisant face au Monténégro (2-1) ... seulement 17 secondes après son entrée en jeu ! De quoi pousser Ripoll à le titulariser au Luxembourg lundi, où il a signé un doublé décisif dans les ultimes instants du match (3-2).

Avec six buts en seulement 147 minutes de jeu, soit environ un but toutes les 25 minutes, ses statistiques avec les Bleuets sont impressionnantes.

"Je suis sur une bonne dynamique et pour un attaquant c'est important d'être décisif. Cela me permet d'engranger de la confiance", s'est réjouit l'attaquant nordiste, qui a prolongé son contrat avec le Losc jusqu'en 2021 avant de rejoindre en prêt le promu Strasbourg.

'À Strasbourg pour être titulaire'

Arrivé mi-août après trois journées de championnat, Martin Terrier peine en revanche à s'épanouir en Alsace. Avec quatre défaites de rang pour commencer, les débuts sont âpres.

Mais le natif d'Armentières (Nord) a fini par ouvrir son compteur en égalisant dans les arrêts de jeu à Dijon (1-1) lors de la 8e journée. De quelle autre manière pouvait-il marquer son premier but dans l'élite...

"C'était important pour moi de marquer ce premier but, ça va faire du bien à toute l'équipe" classée à l'avant-dernière place du classement (19e, 5 points), espère-t-il.

Infernal chez les Espoirs, davantage dans le dur en L1, Terrier vit un apprentissage du haut niveau à double vitesse mais assure "faire la part des choses". Sur ces cinq premiers matchs de L1 avec Strasbourg, il n'était que deux fois titulaire (à Guingamp et à Monaco) et trois fois remplaçants (Amiens, Nantes et à Dijon).

"Même si je ne suis pas toujours d'accord avec les choix du coach, je respecte. Je suis quelqu'un de patient et travailleur. Je suis venu à Strasbourg pour être titulaire et ça va payer", assure-t-il.

Martin Terrier serait-il sous-utilisé en L1 ? L’entraîneur alsacien Thierry Laurey défend le contraire : "Contre Amiens (défaite 1-0), il revenait à peine de la sélection. Contre Nantes (défaite 2-1), il n'était pas complètement remis de sa blessure à l'épaule contractée à Monaco (défaite 3-0). A Dijon, c'était une stratégie pour qu'il apporte de la fraîcheur en entrant".

'Il pue le foot'

Une stratégie payante qui a permis au RCSA de stopper une série de quatre défaites de rang. 

"En sélection, à part la Slovénie, dans le groupe les autres nations sont quand même des nations de second plan sans leur manquer de respect. La L1, c'est pas du tout le même niveau", relativise le coach alsacien.

"En L1, c'est très difficile d'exister pour un attaquant, renchérit le sélectionneur des Bleuets Sylvain Ripoll à l'AFP. Martin a besoin de gagner en épaisseur pour prendre du gallon en L1. Il n'a peut-être pas cette puissance du prototype de l'attaquant d'aujourd'hui, mais il compense par sa justesse et son sens du jeu. Il pue le foot, c'est un joueur de collectif."

"Il est très adroit devant le but, malin. Quand tu lui expliques quelque chose, il imprime tout de suite. Avec lui, tu ne perds pas de temps, c'est un régal", ajoute Thierry Laurey. A quoi bon alors le laisser sur le banc ?