Si les absents ont toujours tort, c'est aussi dans ces moments-là qu'on se rend compte de leur importance. Privé d'Oscar Trejo depuis près d'un mois, Pascal Dupraz le rappelle. "Cette saison, j'ai filé les clés de notre jeu à Trejo, car ça me semble tomber sous le sens. Je peux avoir tous les joueurs présents, mais s'il me manque Oscar, je suis mal", confiait l'entraîneur du Téfécé en conférence de presse vendredi. Touché aux ischios et opéré de l'appendicite, le n°10 argentin ne devrait pas rejouer avant janvier 2017. Ce qui contraint son coach à revoir ses plans.
Mercredi, pour la réception de Montpellier (victoire 1-0), Pascal Dupraz avait fait confiance à Jimmy Durmaz pour endosser un rôle similaire à celui d'Oscar Trejo dans l'axe. Mais le Suédois s'est rapidement retrouvé sur l'aile, à son poste de prédilection, laissant Martin Braithwaite trop seul sur le front de l'attaque. Pourtant, l'ancien joueur de Malmö a été le plus en vue. Par ses dribbles et ses accélérations, il a donné le tournis à la défense pailladine, et plus particulièrement à Mathieu Deplagne qui s'est blessé sur l'une de ses percées sur le côté gauche. Une grosse partie qui pourrait en appeler d'autres dans cette configuration. "J’aime le football, a simplement commenté la recrue toulousaine. C’est ma passion depuis tout petit. Si je peux aider mon équipe en faisant des dribbles, je le fais."
D'un point de vue purement statistiques, Jimmy Durmaz doit toutefois faire mieux (2 buts et 0 passe décisive en 12 journées). Ce qui conforte Pascal Dupraz dans l'idée que le vide laissé par Oscar Trejo est loin d'être comblé. Contre Rennes (défaite 1-0), par exemple, c'est Ola Toivonen qui a eu la charge de mener le jeu toulousain derrière Martin Braithwaite. Mais le compatriote de Durmaz, trop rarement inspiré face à son ancien club, a traversé la rencontre tel un fantôme, poussant son entraîneur à ne pas réitérer l'expérience face aux Montpelliérains de Frédéric Hantz.
"On jouera forcément moins bien (sans Trejo), lâchait Pascal Dupraz vendredi. C'est un joueur singulier et doté d'une pertinence balle au pied incroyable. Il n'est peut-être pas apprécié à sa juste valeur !" Un constat flatteur, d'autant que Trejo n'était qu'un 'supersub' il y a quelques mois : "La saison dernière, j'avais été extrêmement clair avec lui. Je lui avais dit que dans notre opération maintien, je ne pouvais pas l'associer à Etienne Didot. J'avais cantonné Oscar à un rôle de super remplaçant et il avait quand même fait la différence à plusieurs reprises."
Les choses ont changé depuis et la formule qui était la bonne hier l'est moins aujourd'hui. Ainsi, avant de s'imposer mercredi, Toulouse, privé de sa caution technique, n'avait plus gagné en Ligue 1 depuis un mois et demi. La première pseudo-crise de l'ère Dupraz qui a vu son équipe enchaîner 3 défaites et 2 nuls. Alors, que faire ? Changer de système ou d'hommes ? En l'absence de Trejo, mais aussi de Jullien (suspendu), Blin, Diop et Moubandje (blessés), la deuxième option s'impose à Dupraz et son staff. Avec comme impératif de conserver l'équilibre d'une équipe privée de son organisateur de jeu. Surtout qu'en face d'elle, dimanche, il y aura Nice, leader avant la 16e journée. Une opposition de style avec d'un côté les valeurs de jeu niçoises et de l'autre, le courage et l'abnégation toulousaine.