Evoquer la carrière de Pato, qui n'a encore que 26 ans (bientôt 27, le 2 septembre) revient à la résumer à des débuts fulgurants, qu'il a eu toutes les peines du monde à confirmer à l'AC Milan. Des blessures à répétition ont éclipsé ses rares coups d'éclats et fini par lasser ses dirigeants.
Pourtant, lorsqu'il recruta le prodige à l'été 2007, le patron milanais Silvio Berlusconi croyait bien ravir avant tout le monde la future perle brésilienne. Et rêvait des étincelles que produirait son association avec le génie Ronaldinho, l'idole du gamin, et l'emblématique Kaka, dans une équipe qui venait de remporter sa 7e Ligue des champions.
Formé au SC Internacional, Pato, avec sa tignasse bouclée d'adolescent -- remplacée aujourd'hui par une sorte de palmier capillaire -- avait en effet tout pour marcher sur les traces des plus grands. Buteur en demi-finale du Mondial des clubs contre le club égyptien d'Al Ahly en décembre 2006, il était alors devenu, à 17 ans et 72 jours, le plus jeune joueur de l'histoire à marquer en compétition officielle, devant Pelé.
Ses débuts chez les Rossoneri, en janvier 2008, sont prometteurs. Il marque dès son premier match contre Naples et San Siro s'émerveille déjà devant son élégance et sa vitesse balle au pied. Il gagne ensuite ses galons de titulaire, mais il enchaîne vite les blessures et frustre son monde. Car lorsqu'il est opérationnel, Pato continue d'être plutôt efficace (14 buts, 1 passe en 30 matches en 2009-2010, 16 buts, 4 passes en 33 matches en 2010-2011). Et il contribue au scudetto remporté en 2011 par le Milan, avec un doublé réussi lors de la victoire décisive dans la course au titre face à l'Inter.
Convoité par Nice
Dès lors, dans l'ombre de l'incontournable Zlatan Ibrahimovic, Pato entretient un peu plus sa réputation d'homme de verre et perd définitivement de sa superbe. Son temps de jeu est réduit comme une peau de chagrin, et, fraichement élu "bidone d'oro", l'équivalent italien du "ballon de plomb", il est placé sur la liste des transferts.
Retourné au pays en janvier 2013, il s'est engagé avec les Corinthians. Mais après avoir été menacé par les supporteurs du club, il a été prêté au club rival, Sao Paulo FC, puis à Chelsea, où il a effectué un retour très discret en Europe.
Six mois ternes, qui auraient pu le conduire à Nice, où on aurait bien aimé une autre résurrection après celle d'Hatem Ben Arfa, autre talent pur du foot désormais requinqué et parti au Paris SG. Mais Pato a finalement choisi Villarreal où le challenge de la C1 a fini de le convaincre.
"Je voulais revenir en Europe et jouer en Ligue des champions à nouveau. C'est une grande opportunité que je ne voulais pas manquer", expliquait-il lors de sa présentation officielle.
"Je suis heureux de la confiance de Villarreal envers moi", assurait-il encore malgré la défaite face à l'ASM en barrage aller, au cours duquel il a égalisé. Son premier but sur la scène européenne en presque quatre ans, un bail à peine moins long que l'absence du club valencian sur la plus grande scène continentale (5 ans).
Pour Pato et Villarreal, l'objectif commun d'un retour en grâce est en jeu.