Dans la dernière ligne droite. Les pays qualifiés pour la Coupe du monde l’été prochain (14 juin-15 juillet) entament leur préparation pour le grand rendez-vous. Et alors qu’il reste moins de trois mois avant l’ouverture de la compétition, ils ont la possibilité de peaufiner leur préparation en disputant des matches amicaux qui n’ont d’amical que l’appellation. Ils seront avant tout un moyen de se jauger, de faire des essais ou encore de régler les derniers détails avant de s’envoler vers la Russie.
Les yeux seront rivés sur les pelouses d’Europe en ce mois de mars et permettront de tirer les ultimes enseignements sur les chances de ceux qui figurent dans la liste très restreinte des favoris pour le titre.
France, rester sur sa lancée
Finaliste du dernier Euro, l’équipe de France s’est replacée dans le cercle très fermé des favoris pour le titre mondial. Qualifié directement pour la Russie, Didier Deschamps a trouvé son noyau dur depuis deux ans déjà. Les hommes sur lesquels il comptera sont quasiment connus et il paraît compliqué de le voir chambouler son groupe à trois mois de l’échéance. Certains postes demeurent pourtant toujours en manque de forces vives. C’est le cas notamment de l’arrière gauche. Lucas Hernandez vivra ainsi sa première convocation, tout comme Wissam Ben Yedder en attaque. Ce mois de mars permettra ainsi d’intégrer les deux joueurs et de déterminer s’ils peuvent avoir leur place dans la liste définitive qui sera annoncée le 15 mai prochain. Ces rencontres seront aussi, certainement, l’occasion de tester des joueurs en moins bonne forme et de lever les dernières interrogations.
Allemagne, confirmer ses certitudes
Les années défilent mais rien ne semble pouvoir enrayer la machine allemande. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil à la campagne de qualification de la Mannschaft pour s’en apercevoir : 10 victoires en autant de matches et pas moins de 43 buts inscrits pour seulement 4 encaissés. Un véritable cavalier seul. Certes, ses adversaires du Groupe C n’avaient rien d’insurmontable. Il n’empêche que l’Irlande du Nord, la République Tchèque, la Norvège, l’Azerbaïdjan et Saint-Marin ont fait les frais de la domination sans partage que les Allemands entendent bien poursuivre. L’effectif est solide, les automatismes sont rôdés et les joueurs sont solidement installés. Les matches amicaux seront avant tout une confirmation de leur statut et du fait qu’ils sont favoris à leur propre succession. Les hommes de Joachim Löw recevront de gros morceaux. Le meilleur moyen de faire passer le message.
Espagne, entamer une nouvelle ère
La Coupe du monde 2014 a marqué la fin de l’ère dorée du football espagnol. Incapable de conserver son titre, de même à l’Euro deux ans plus tard, la Roja ne règne plus en maître sur le football mondial. Des cadres ont en effet quitté le navire entre temps (David Villa, Xabi Alonso, Xavi) laissant l’Espagne orpheline à certains postes. Avec Julen Lopetegui à sa tête, elle est en quête de renouveau. Les qualifications ont prouvé qu’elle était sur la bonne voie en terminant première de son groupe, devant l’Italie, sans trop de difficulté. Reste désormais à créer cette alchimie qui avait fait sa force il n’y a pas si longtemps, avec de nouveaux hommes forts. Des adversaires coriaces l’attendent durant ce mois de mars, avec un déplacement en Allemagne puis la réception de l’Argentine. Une belle opportunité de leur prouver qu'elle a entamé un nouveau cycle au meilleur des moments.
Argentine, trouver l’équilibre autour de Messi
Depuis le Mondial 2014 où elle a été le finaliste malheureux, de l’eau a coulé sous les ponts pour l’Albiceleste. Deux finales de la Copa America perdues, une retraite internationale de Lionel Messi avant un retour, le départ du sélectionneur Edgardo Bauza et une campagne de qualification pour la Coupe du monde très laborieuse, où elle a validé son billet lors de l’ultime journée, ont ponctué ces quatre dernières années agitées. Les Argentins inquiètent et c’est là tout le paradoxe de cette sélection qui dispose de beaucoup (trop ?) de talents en attaque, et moins sur les autres lignes. Même dans le secteur offensif, Jorge Sampaoli se cherche toujours et ne parvient pas à trouver les bonnes associations afin que Messi soit aussi influent et déterminant qu’en club avec Barcelone. Décevants ces deux dernières années, ils n’ont plus que deux matches pour donner un aperçu de ce que sera leur été.
Brésil, vivre sans Neymar
Oubliée la déroute du Mondial à domicile il y a quatre ans. Le Brésil a remonté la pente de belle manière, et affiche même une forme étincelante. L’équipe qui gravite autour de Neymar allie talent et physique, la combinaison parfaite pour briller. Et c’est ce que fait la Seleçao depuis de nombreux mois : elle est invaincue depuis juin 2016, soit depuis 12 rencontres officielles. Sûrs de leurs forces, les Auriverde voudront forcément prolonger leur invincibilité, même s’il ne s’agit que de matches amicaux. Face à l’Allemagne notamment, Tite n’aura pas de grandes difficultés à motiver ses troupes, même en l’absence de sa star parisienne, touchée et opérée au pied il y a quelques semaines. Marcelo fait office de taulier, Philippe Coutinho s’est révélé, tandis que Paulinho verrouille parfaitement le milieu. Ces deux matches seront aussi l’occasion de prouver que le Brésil ne se résume pas au seul Neymar.
Portugal, prouver que l’Euro n’était pas un hasard
Inattendu. Le succès du Portugal face à la France lors du dernier Euro peut donner l’impression d’une anomalie tant le jeu produit et l’impression laissée par les Portugais n’ont pas impressionné. Il n’empêche que Cristiano Ronaldo et les siens se sont qualifiés directement pour la plus grande compétition de football et qu’ils espèrent bien tirer leur épingle du jeu. La troisième nation mondiale au classement FIFA n’aura pas affaire à une très grande adversité lors de ses amicaux puisqu’elle recevra la modeste Égypte puis des Pays-Bas en perdition. Grande oubliée de la liste des favoris, la sélection lusitanienne peut en profiter pour faire le plein de confiance. Elle avance sans faire trop de bruit depuis le début des qualifications pour la Coupe du monde, comme elle l’avait fait lors du dernier tournoi majeur qu'elle a disputé, avant de la remporter. Et si finalement, l'Euro avait été le déclic ?