Pour la première fois depuis l'automne 2009, ni le Bayern Munich (3e avec 16 points), ni le Borussia Dortmund (4e avec 16 points), ne sont dans le duo en tête de la Bundesliga après neuf journées, composé en 2022 de l'Union Berlin (1er, 20 pts) et de Fribourg (2e, 18 pts).
Dimanche, le quatuor de tête a rendez-vous : à Berlin, l'Union défie le Borussia, et deux heures plus tard à Munich, le Bayern reçoit Fribourg (19h30).
Les "Köpenicker", surnom des joueurs de l'Union Berlin en référence au quartier du sud-est de la capitale allemande où se trouve le club, continuent de surprendre le foot allemand.
"Je suis un fan de l'Union Berlin, de la façon dont l'équipe joue", avait souligné l'attaquant du Bayern Thomas Müller, au micro du diffuseur Sky, après le match nul de son équipe (1-1) début septembre à Berlin.
La base de ce succès repose avant tout sur une défense de fer, sur laquelle même l'armada offensive du Bayern Munich s'était cassé les dents dans le stade "An der Alten Försterei" ("L'ancienne maison forestière") et ses 22.000 spectateurs.
Les Munichois ne s'étaient procuré que trois ou quatre occasions franches, perturbés par le peu d'espace laissé par les joueurs d'Urs Fischer. Avec seulement six buts encaissés en neuf matches, aucune équipe du championnat d'Allemagne n'a fait mieux jusqu'à présent.
Becker-Siebatcheu, duo complémentaire
À côté de cette solidité défensive, l'équipe est portée par un duo d'attaquants, le Surinamien Sheraldo Becker et l'Américain Jordan Siebatcheu, auteurs de neuf des seize buts de l'Union, grâce à une complémentarité parfaite entre eux.
Évoluant encore en troisième division en 2008-2009 et après dix saisons passées en 2e division de 2009 à 2019, l'Union Berlin est parvenue à faire le saut vers la Bundesliga lors de la première année en poste d'Urs Fischer, arrivé sur le banc à l'été 2018.
Le Suisse de 56 ans, qui a entraîné notamment Bâle et Zurich, a stabilisé le club en première division, progressant de saison en saison, de la 11e pour ses débuts en Bundesliga en 2020, à la 7e en 2021 et la 5e place l'an passé, synonyme de qualification en Ligue Europa.
Ironie de l'histoire, au moment où l'Union Berlin réalise son meilleur début de saison (même en 2e division, le club n'avait jamais inscrit 20 points sur les neuf premiers matches), le grand club de la capitale, le Hertha Berlin, traverse de nouveaux soubresauts en interne.
Arrivé en 2019, l'investisseur Lars Windhorst a annoncé vouloir vendre ses parts (près de deux tiers), après avoir investi 374 millions d'euros dans le Hertha, reprochant à l'actuel président Kay Bernstein, ancien "ultra" de 41 ans en place depuis fin juin, de "ne pas être intéressé par un travail en commun sérieux et en toute confiance".
Quelques jours plus tôt, un article du Financial Times affirmait que Windhorst a engagé une firme pour mener une campagne contre l'ancien président du Hertha, Werner Gegenbauer, des accusations rejetées et qualifiées de "non-sens" par Windhorst.
Pendant ce temps, l'Union Berlin trace sereinement sa route en tête du championnat.