Le sélectionneur doit jongler avec les particularités d'un rassemblement comprenant trois matches en huit jours, dont le premier intervient 48 heures seulement après les retrouvailles à Clairefontaine.
"La préparation est tronquée pour les Ukrainiens aussi, il n'y a pas d'excuse", a tout de même nuancé mardi le patron des champions du monde, assurant avoir "les idées assez claires" sur sa composition d'équipe: "Je sais le +onze+ que j'aimerais faire débuter avec évidemment des changements à la mi-temps et en cours de match pour répartir le temps de jeu".
La rotation profitera notamment au gardien de l'OM Steve Mandanda, obligé de quitter le dernier rassemblement après un test positif au Covid. Il prendra la place du capitaine Hugo Lloris, titulaire dimanche avec Tottenham lors de la raclée 6-1 infligée au Manchester United de Paul Pogba, de retour dans le groupe après des mois d'absence.
- Stade quasi vide -
Autre confidence faite par Deschamps: l'attaquant Olivier Giroud, laissé sur le banc de Chelsea ce week-end, connaîtra mercredi sa 100e sélection en équipe de France, dont il est l'actuel troisième meilleur buteur de l'histoire (40 buts) à une longueur seulement de Michel Platini.
"C'est une immense fierté" d'atteindre cette barre symbolique, face à une équipe d'Ukraine qui lui rappelle de "très bons souvenirs", a déclaré mardi en visio-conférence de presse l'avant-centre de 34 ans, dans une allusion au barrage retour renversant (3-0) qui avait qualifié les Bleus pour le Mondial-2014.
Ce 19 novembre 2013, "on avait pris conscience qu'on avait réalisé quelque chose de grand et qu'on avait reconquis un peu le cœur des Français", rembobine Giroud en évoquant la "communion" des joueurs et du public dans un Stade de France en ébullition.
L'ambiance sera tout autre mercredi en Seine-Saint-Denis, dans un stade limité à un millier de spectateurs en ces temps de pandémie. Les rares sésames ont été distribués aux partenaires de la Fédération française et aux "familles" du football, Club des supporters inclus.
- Pandémie omniprésente -
La vague du nouveau coronavirus, responsable du report de ce France-Ukraine initialement prévu en mars, a fortement affaibli la sélection de l'ex-république soviétique dirigée par Andriy Shevchenko.
Le Ballon d'Or 2004 est privé de six joueurs du Shakhtar Donetsk après une flambée de contaminations au sein de leur club: le gardien de but Andriy Pyatov et le milieu Taras Stepanenko, testés positifs, ainsi que quatre autres partenaires contraints à l'isolement.
Et comme deux autres portiers ont aussi été contaminés après de nouveaux tests réalisés mardi soir, c'est Georgiy Bushchan (Dynamo Kiev), le dernier gardien disponible dans la sélection, qui se retrouve propulsé dans les cages face aux champions du monde en titre.
La pandémie touche aussi Deschamps, privé pour cette rencontre d'Adrien Rabiot, "cas contact" à la Juventus Turin, et de Léo Dubois, testé positif mardi soir et remplacé numériquement par Ferland Mendy (Real Madrid) pour le reste du stage.
Dans ce contexte, qui "prend beaucoup de place" selon lui, le Basque a promis qu'il allait tester de nouvelles associations de joueurs, offrir du temps de jeu aux uns et aux autres avec l'idée, déjà avancée en septembre, d'essayer des "choses différentes" à huit mois de l'Euro.
Pas question pour autant de galvauder ce match de préparation à la Ligue des nations, qui reprend dimanche à Saint-Denis avec la réception du Portugal de Cristiano Ronaldo.
"Peu importe les joueurs et le schéma, je veux garder notre état d'esprit collectif qui est notre force. On garde le même objectif, aller chercher les victoires à chaque fois, pas n'importe comment", a redit le sélectionneur français.
Pour Giroud aussi, il faut éviter de se projeter sur l'échéance majeure du week-end. "Chaque chose en son temps", assure l'attaquant de Chelsea. "La meilleure façon de se préparer pour le Portugal dimanche sera de faire un bon match contre l'Ukraine."