Allemagne : tous les cadrans au vert
Tout va bien en cette fin d'année 2017. La 'Mannschaft' a établi un nouveau record en qualifications pour le Mondial avec dix victoires en dix matches, 43 buts marqués pour 4 encaissés.
Et signe d'espoir pour les champions du monde, une équipe "B" composée essentiellement de joueurs d'avenir, et sans les cadres, est allée remporter à la surprise générale la Coupe des confédérations cet été. En juin, ce sont les Espoirs (U21) qui avaient gagné leur Euro.
"J'ai un peu peur que l'on croit que ça va rouler tout seul après nos bonnes qualifications et la Coupe des confédérations, et que le titre mondial ne sera qu'une formalité", nuance pourtant le manager Oliver Bierhoff. "Nous savons que nous partons en Russie dans la peau d'un favori, mais ce sera une tâche très difficile. Nous avons un gros potentiel, nos résultats le prouvent, mais nous savons que nous ne devons rien lâcher, pas un centimètre, nous devrons être à 100%, car nous serons l'équipe à battre."
Samedi, le sélectionneur Joachim Löw devra continuer l'amalgame entre ses deux générations concurrentes: les champions du monde et les vainqueurs de la Coupe des confédérations.
Côté "grands anciens", il devra se passer de trois cadres du Bayern Munich. Le mythique gardien Manuel Neuer soigne toujours une fracture du pied. Il est remplacé depuis cet été par le portier de Barcelone Ter Stegen. Le défenseur Jérôme Boateng sera laissé au repos pour en raison d'une douleur musculaire persistante. Quant à Thomas Müller, touché aux ischio-jambiers, il n'a pas été appelé.
Pour le reste, deux "revenants" champions du monde 2014 ont été convoqués après de très longues absences: Mario Götze (Dortmund) et Ilkay Gündogan (Manchester City). Ils n'avaient plus joué en sélection depuis le 15 novembre 2016.
Angleterre: un chantier fini à temps ?
Ca ne va pas mal pour les Anglais. Mais ce n'est pas brillant non plus.
L'Angleterre a en effet validé son ticket pour la Russie dans la douleur après plusieurs matches sans relief. Certes, les 'Trois Lions' n'ont pas vraiment tremblé, mais ils n'ont vraiment pas enthousiasmé.
Wembley a d'ailleurs boudé plusieurs et/ou montré à maintes reprises son exaspération, comme début octobre lors de la victoire contre la Slovénie (1-0), obtenue grâce à l'indispensable Harry Kane, absent samedi.
"Cela a montré où nous en sommes. (...) Nous n'avons pas été très malins, mais nous avons un grand buteur", avait alors noté un Gareth Southgate, qui peut s'appuyer sur une belle génération avec les Alli, Rashford, Winks, Dier et Stones.
Engagé pour faire éclore les jeunes pousses, le sélectionneur peine à trouver le bon engrais. Mais l'ancien entraîneur des moins de 21 ans anglais ne cesse de le répéter : il travaille pour l'avenir, au-delà même du Mondial-2018.
"Nous n'en sommes pas au même point" que l'Allemagne explique-t-il. "Le travail avec les équipes de jeunes n'a commencé qu'il y a trois ans, donc cela va peut-être prendre du temps (...) Nous ne pouvons choisir que parmi 70 joueurs en championnat et certains d'entre eux ne sont plus dans les plans. Donc vous devons regarder qui va pouvoir vous profiter dans les années à venir."
En attendant les lendemains qui chantent, Southgate devra se passer de nombreux joueurs samedi (Kane, Alli, Winks, Sterling, Delph, Henderson) et devra faire confiance aux jeunes, peut-être même aux nouveaux appelés Abraham et Loftus-Cheek, tous deux âgés de 20 ans.
"L'Angleterre a beaucoup de jeunes joueurs très bons, très rapides, ils s'inspirent un peu de notre jeu de 2010", apprécie Löw. "Le pressing, la capacité à se replier si nécessaire, et la vitesse de transition, c'est actuellement leur marque de fabrique."
Le chantier avance, mais pour Wembley, c'est très long...