De l'aveu du président amiénois, Bernard Joannin, rarement la salle de presse du stade de la Licorne avait vu autant de journalistes que ce vendredi, pour la présentation du joueur à la presse.
Officialisée dans les dernières heures du mercato estival, l'arrivée - un prêt avec option d'achat - de l'ex-prodige brésilien dans le club picard, qui évoluait encore en L2 il y a deux ans, a soulevé autant de surprises que de questionnements.
"Je suis fier et heureux d'être accueilli ici, dans cette nouvelle famille", a confié le milieu offensif de 28 ans, expliquant avoir choisi Amiens "pour évoluer dans le championnat français, très technique, et retrouver du temps de jeu".
"C'est complètement différent de Séville, à commencer par le climat, mais j'apprécie cette atmosphère", sourit-il.
Formé à Santos au Brésil, où il a été le coéquipier de Neymar, Paulo Henrique Ganso a un temps été considéré comme un véritable prodige du ballon rond, avant de voir son ascension freinée par des blessures.
La suite de son parcours est moins scintillante qu'attendu : loin de la carrière météorique de "Ney", Ganso ne dispute que 28 matches (7 buts) en deux ans avec Séville, après quatre saisons pleines au Sao Paulo FC.
"Il y a quelques années, Ganso était une grande star. Il a connu des problèmes physiques mais a gardé un grand public, qui continue de le suivre", explique à l''AFP' Isabela Pagliari, correspondante de la chaîne brésilienne 'Esporte Interativo'.
"Ce transfert suscite beaucoup d'intérêt" au Brésil, notamment pour savoir "s'il va reprendre confiance et gagner de la visibilité en Europe", poursuit-elle, évoquant un joueur "timide et discret" mais "avec un fort caractère".
"Complètement dingue"
L'arrivée d'un "poids lourd" dans un club au budget restreint a de quoi étonner. Mais les dirigeants entendent rester modestes, préférant insister sur la façon dont l'ASC peut aider le joueur à retrouver son éclat d'antan.
"J'espère qu'on va pouvoir lui redonner cette confiance et je suis sûr qu'il nous le rendra", affirme le président de l'ASC, Bernard Joannin, qui insiste sur la force du collectif, l'"ADN du club".
"C'est un challenge pour lui comme pour nous", renchérit l'entraîneur de l'ASC, Christophe Pélissier. "Il devra s'intégrer dans un collectif, à nous de lui redonner le plaisir de jouer et d'être performant."
Artisan de ce transfert en coulisses, le responsable recrutement John Williams assure que le club n'a "pas cherché à faire un coup marketing ou médiatique": "la seule motivation a été d'améliorer l'effectif actuel".
Reste que chez les supporters, l'arrivée quasi inespérée de Ganso ("oie" en portugais, son surnom) a été accueillie par une vague d'excitation.
"C'est complètement dingue. Au début, on s'est étonné qu'un joueur de ce calibre, avec cette aura médiatique, puisse venir chez nous", reconnaît Fabien Reinert, porte-parole du groupe de supporters Tribune Nord Amiens. "Il arrive dans un club familial où on est à l'écart des sollicitations. Ce qui va, on l'espère, l'aider à retrouver son football".
Car, au delà d'un soudain pic de visibilité, les supporters attendent, à terme, des résultats sur le terrain. "On espère qu'il nous aidera à nous maintenir. Tout le monde serait gagnant".