Ligue 1 : Benjamin Nivet, doyen fringuant de Troyes

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Le capitaine de l'ESTAC Benjamin Nivet durant une session d'entraînement au stade de l'Aube. AFP

Troyes a son divin N.10 au crâne dégarni : l'inoxydable Benjamin Nivet, figure emblématique du club champenois et doyen de la Ligue 1, est reparti pour une mission maintien à 40 ans, sa dernière "peut-être".

Le milieu de terrain est de retour dans l'élite par la grande porte, un an plus tard. Héros du barrage d'accession contre Lorient fin mai, en marquant dans les arrêts de jeu le but de la victoire à l'aller, Nivet continue de faire mentir les préjugés liés à son âge "canonique" dans un football français marqué par l'éclosion de talents de plus en plus précoces.

Le natif de Chartres, qui fêtera ses 41 ans en janvier, a ainsi prolongé pour une saison cet été. "J'avais juste envie de continuer avec ce groupe", se justifie-t-il. "C'est ma motivation. Je pense même que j'aurais rempilé si on n'était pas montés."

A l'aube de sa onzième saison à Troyes, le stratège s'est préparé "à fond, comme toujours", glisse-t-il.

"Il est arrivé affûté physiquement, avec une grande fraîcheur mentale", souligne le coach de l'Estac Jean-Louis Garcia. "Il a enchaîné les temps de jeu en préparation et il monte en puissance", se réjouit le technicien, ravi que son joueur ait choisi de jouer les prolongations. 

"C'est notre guide, dans le jeu et dans le vestiaire. S'il avait décidé d'arrêter, nous aurions respecté cela, mais j'aurais insisté pour qu'il reste avec nous, sur le banc. Il a tant de savoir-faire à transmettre..." Garcia le sait, "ce n'est que du bonus pour nous cette saison avec lui."

Mais jusqu'à quand Nivet défiera-t-il les limites du temps ? "C'est peut-être la dernière cette fois", sourit-il. La question lui a été maintes fois posée. "Je ne fixe pas de limite. Je ne m'attendais pas à rejouer en Ligue 1 à 40 ans, mais c'est une fierté d'être là."

Fierté et plaisir. Au milieu de ses copains, accompagnant la nouvelle génération, Nivet évolue dans un système de jeu en 4-2-3-1 qui lui convient à merveille, même s'il peut aussi évoluer en milieu récupérateur. 

"Avec lui, on va être dans l'adaptation permanente, on ne se projette pas", indique Garcia, "mais on va faire comme si c'était un joueur comme un autre."

"L'entraîneur est à l'écoute", se rassure Benjamin Nivet, conscient qu'il ne peut plus enchaîner les matches tous les trois jours, par exemple. "Certes, il n'est plus aussi rapide qu'avant, insiste le coach, mais il garde une technique de très haut niveau, il voit toujours plus vite que les autres, il anticipe, il donne du rythme au jeu par ses déviations, sa lecture, ses passes, ses inspirations." 

Sa 22e saison en pro, celui qui a débuté avec Auxerre en 1997 ne la voit pas comme un ultime tour d'honneur. "Il y a une forme de pression pour moi, je sais bien qu'en Ligue 1 c'est un ton au-dessus", reconnaît le joueur, avec cette exigence qui explique partiellement sa longévité.

L'impératif de résultat est bien là, car l'Estac ne veut pas revivre la saison catastrophique qu'il a connu il y a deux ans. Mais Nivet connaît le chemin.

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