"Fluctuat nec mergitur", il flotte mais ne sombre pas, le coach du SCO pourrait faire sienne la devise de Paris, sa ville natale.
Même au plus bas de la saison, au soir de la 18ème journée, après une défaite (1-0) à Nantes et une série de neuf matches sans victoires qui avait laissé le SCO à la 19ème place avec 15 points, à 4 unités de la 17ème place, il était "droit dans (ses) bottes".
"Cette question, il faut la poser à qui de droit (...) Je sais très bien qu’un entraîneur qui est 19ème est un coach pas au mieux", avait-il répondu lorsqu'on lui avait demandé s'il se sentait menacé.
Fanfaronnade ? Inconscience ? Excès de confiance ? Même pas. Juste de la lucidité sur ce qu'est et ce que doit viser un club comme Angers qui revendique le 18ème budget de Ligue 1 : le maintien. À n'importe quelle place.
"Qu'on soit 16ème, 17ème ou 12ème, on aura atteint notre objectif", avait ainsi martelé le président Saïd Chabane juste avant la trêve. "On a notre feuille de route, on sait où on veut aller, on connait nos moyens, on sait aussi à quel point il faut se battre ça fait partie de nos gènes, de notre ADN".
Si l'on met à part la première saison exceptionnelle d'Angers après sa remontée, en 2015/2016 - 9ème au final avec 14 journées passées sur le podium -, sa situation actuelle est très similaire à celle de l'an dernier.
Angers est même mieux classé, 16ème au lieu de 18ème, compte un point de plus, 25 au lieu de 24, et l'écart avec la 10ème place, 6 points, est le même qu'il y a un an après 24 journées.
En 2016/2017, Angers avait remporté 7 des 14 derniers matches pour finir à une confortable 12ème place.
Un effectif toujours mobilisé
Cette saison, les noirs et blancs ont déjà commencé à redresser la tête en remportant des matches cruciaux contre des rivaux directs : Dijon (2-1), juste avant la trêve, puis Troyes (3-1) et Amiens (1-0).
"Je ne veux pas trop qu'on parle de l'année dernière parce que chaque année a sa vérité et il serait dangereux de se dire que comme on l'a fait, on va le refaire", avait cependant souligné Moulin, dans une émission sur 'Angers Télé' début janvier.
Et de toute façon, "tant qu'on sera en Ligue 1, on sera concerné par le maintien à un moment donné de la saison", avait-il ajouté. Une situation récurrente au cours de laquelle le sang-froid des dirigeants du SCO et le lien qui les unit sera un atout capital.
"La question des hommes se posera quand il n'y aura plus de fluide qui circule entre les hommes et que ça mettra en péril notre projet", a résumé M. Chabane.
L'équipe a, elle aussi, toujours semblé mobilisée derrière son coach, malgré des changements de systèmes fréquents, entre le 4-3-3 des deux dernières saisons, un 4-4-2 en losange adopté plus récemment et même parfois des matches avec 5 défenseurs.
Sept des neufs défaites angevines ont été ainsi concédées par la plus petite des marges, souvent avec des faits de jeu qui sont venus influencer le cours de la partie.
"Le jour où je sentirai qu'il n'y a plus rien à faire, on en reparlera, mais pour l'instant on est très loin de tout ça", a balayé Moulin, qui s'accommode tant bien que mal de cette pression.
"Je ne dis pas que je m'en fous, parce qu'effectivement ça touche personnellement, mais on doit être suffisamment costaud, on est formé pour ça. Et puis, ça doit être une nature", a-t-il résumé.