Les Wolves, rachetés pour 45 millions de livres en 2016 par le conglomérat chinois Fosun International, ont remporté le Championship (D2) cette saison, mais ils ne comptent certainement pas s'arrêter là.
"Ce n'est que le premier pas. Nous avons un plan à long terme et nous devons le mettre en oeuvre étape par étape", a ainsi affirmé à la BBC le président du club Jeff Shi.
Puissance des années 1950, marquées notamment par trois titres de champion d'Angleterre, Wolverhampton entend bien se débarrasser de son étiquette de "géant endormi" en redevenant un pilier de la Premier League. Et en visant l'Europe dans un avenir proche.
"Nous allons en Premier League pour rivaliser, a ainsi récemment assuré le directeur du club, Laurie Dalrymple. Nous ne voulons pas seulement être l'une des vingt équipes qui sont là pour faire le nombre. Il ne devrait y avoir aucune limite à ce que nous pouvons accomplir en tant que club."
Bardé de talents
Les Wolves ont en effet des moyens pour atteindre leurs ambitions. Il y d'abord les millions du géant chinois Fosun International, qui est propriétaire notamment du Club Med. Mais il y aussi la relation qui unit Jeff Shi et le super-agent Jorge Mendes qui compte parmi ses clients José Mourinho, Cristiano Ronaldo, Diego Costa, Angel Di Maria, Radamel Falcao ou encore James Rodriguez.
L'agence de Mendes, Gestifute, appartient en partie à une filiale de Fosun et a inondé les Wolves de talents hors de portée de leurs rivaux de Championship.
Ainsi, à Wolverhampton les vedettes sont portugaises et s'appellent Ruben Neves (acheté près de 20 millions d'euros à Porto), Diogo Jota (prêté par l'Atlético Madrid cette saison mais désormais signé définitivement), Helder Costa (transféré pour 14,7 millions d'euros de Benfica) et Ivan Cavaleiro (lui aussi ancien du Benfica). Ils ont tous été des acteurs clés de l'ascension des Loups sous la direction de Nuno Espirito Santo.
L'ex-entraîneur de Porto et Mendes ont d'ailleurs une relation privilégiée : l'ancien gardien a été le premier client de Mendes en 1996.
Certaines critiques ont estimé que le richissime agent utilisait le club comme une vitrine pour ses protégés, espérant les revendre plus tard pour beaucoup plus aux géants de Premier League. D'autres ont même jugé l'entente contraire aux lois.
"Inéquitable"
La relation entre le club et Mendes a en effet mis en colère ou interpellé certains rivaux du Championship. Le président de Leeds Andrea Radrizzani a qualifié l'accointance entre Shi et Mendes d'"inéquitable et illégale".
"La grande question pour tout le monde c'est comment ils font pour attirer en Championship des joueurs de Ligue des champions ?", avait ainsi lancé en mars l'entraîneur du rival et voisin Aston Villa, Steve Bruce.
Des inquiétudes "risibles" selon Jeff Shi. "Ils ne savent rien de nous (...) Je connais toutes les règles du championnat, de la Ligue et de la Fédération (FA). Tout est enregistré", a répondu le dirigeant qui insiste sur le fait que Mendes est son "ami", qu'il le conseille donc parfois à ce titre et qu'ils n'ont jamais caché leur relation.
Selon le règlement de la FA, afin d'éviter les éventuels conflits d'intérêts, aucun agent ne peut avoir d'"influence sur les affaires d'un club".
Après une enquête, dont les conclusions ont été révélées fin avril, la Ligue (EFL) a "déterminé que M. Mendes n'avait aucun rôle au sein du club" et donc qu'elle n'avait rien à redire. Wolverhampton étant promu, la Premier League va à son tour mener sa propre enquête.
Mais dans l'industriel et minier Black Country, peu importent les polémiques, on se réjouit du retour des Wolves dans l'élite. Leur stade Molineux a accueilli plus de 28.000 spectateurs en moyenne par match, les supporters ne s'y étaient plus déplacés en si grand nombre depuis 40 ans.