Comme Manchester United avec Sir Alex Ferguson, Arsenal a connu des années de crise existentielle après le départ de son alma mater, l'illustre Arsène Wenger. Mais il semble que Mikel Arteta ait réussi à les sortir du trou dans lequel ils étaient tombés en les rendant fins compétitifs, à force de travail, de patience, de confiance mais aussi à coup de millions. Car il n'y a pas que Manchester City ou Chelsea qui dépensent en Premier League, les Gunners ont également investi en masse.
Si l'on compte depuis le premier mercato d'Unai Emery en 2018 et jusqu'à la toute dernière signature de Declan Rice, les Londoniens ont déboursé un total de 918,31 millions d'euros. À ce titre, Arsenal est le 3e club le plus dépensier du continent, derrière la Juventus (973,26 milions) et Chelsea (1,340 milliards)
C'est plus que Manchester United (852,78 millions), le PSG (813 millions), le Barça (784,04millions), le Real Madrid (759,75 millions) et même Manchester City (737,31 millions).
6 des 10 transferts les plus chers de leur histoire ont été réalisés au cours de ces cinq années de transition, et quatre d'entre eux appartiennent au top 5 des plus gros achats du club.
Cet été, Declan Rice est passé directement en tête avec ses 116,6 millions d'euros, et Kai Havertz (75 millions), pointe à la troisième place ; de gros paris pour confirmer une marche en avant qui résistait.
Autre enjeu, l'échec Nicolas Pépé pour lequel ils ont payé 80 millions à Lille en 2019, et qui était jusque-là le transfert record.
Aubameyang, 4e, est le seul de la liste acheté sous l'ère Wenger ; pour 63,75 millions d'euros on le rappelle.
Ben White, le 2e défenseur central anglais le plus cher de l'histoire, ferme le quintet avec ses 58,5 millions d'euros.
Qui reste-t-il à mentionner ?
Gabriel Jesus, 7e (52,2 millions)
Thomas Partey, 8e (50 millions)
Le plus frappant, c'est que ces dépenses sont totalement à perte. Arsenal n'a vendu et prêté que pour 167 millions d'euros. Cet été, ils n'ont encaissé que 29,9 millions pour les départs de Granit Xhaka au Bayer Leverkusen (25 millions) et Pablo Marí à Monza (4,9 millions).
Le Suisse est leur deuxième plus grosse vente après Iwobi à Everton (30,4 millions), devant Joe Willock à Newcastle (29,4 millions).
Mais chaque saison, les Gunners ont dépensé plus qu'ils n'ont encaissé. D'ailleurs, cette année, Arsenal a déjà déboursé 231,6 millions. Plus que n'importe quel autre club, ce qui donne un solde de négatif de -201,7 millions en un peu plus d'un mois de mercato.
Manchester City a également un bilan négatif (-283,74 millions) mais ne figure pas dans le top 10 après avoir empoché 453,57 millions d'euros sur les 737,31 millions déboursés.
Des dépenses qui depuis la saison 2018-19, ont permis aux Skyblues de remporter 4 Premier League, 3 Coupes d'Angleterre, 2 FA Cups, un Community Shield, et plus récemment, une très attendue Ligue des Champions. Soit 11 titres au cours des 5 dernières saisons.
Côté Gunners, on compte tout juste un doublé Community Shield-FA Cup en 2020.
Il faut cependant savoir faire table rase et voir de quel point partent les uns et les autres. City a continué à investir de plus en plus d'argent dans un projet déjà bien entamé, tandis qu'Arsenal a dû reconstruire pour revenir dans la course. Un processus dans lequel Unai Emery a échoué, et où Mikel Arteta a été plusieurs fois au bord du licenciement. Arrivé au début de la campagne 2019-20, l'entraîneur espagnol a signé deux 8e places lors de ses deux premières saisons, mais le club lui a fait confiance et a continué à lui offrir des joueurs capables d'élever le niveau de l'équipe : le très athlétique Thomas Partey, Martin Odegaard, le pari Gabriel Magalhaes, Ben White...
Tous forment le noyau du Arsenal qui s'est battu jusqu'au bout pour la Premier League.
Les jambes ont fini par peser lourd, Manchester City les a doublé au finish, mais ils auront tout de même envoyé un fort message à la concurrence.
Gabriel Jesus, autre gros achat, a donné une nouvelle dimension au dispositif offensif de l'équipe, composé, outre Odegaard, d'une recrue plus modeste en la personne de Gabriel Martinelli (6 millions), et du pensionnaire de l'académie, Bukayo Saka.
Pour son retour en Ligue des Champions, le club londonien a déjà dépensé un gros billet supplémentaire pour pouvoir continuer à rêver.
Se battre pour la Premier League, et jouer un rôle digne de l'entité Arsenal en Europe.