Un championnat bien maîtrisé
Avec 41 points, Monaco a réussi une phase aller de haut niveau. "Le bilan est positif, souligne Vadim Vasilyev, le vice-président. On n'a qu'un point de moins que la saison précédente. On voit l'équipe progresser." Et selon lui, ce n'est pas fini.
"La deuxième partie de saison s'annonce excitante avec l'opposition entre nous, Lyon et Marseille pour la deuxième place, poursuit-il. C'est bon pour notre football." Deux adversaires directs encore qualifiés en coupe d'Europe, contrairement à Monaco.
"Cette 'guerre' durera jusqu'à la fin du championnat", prédit Jardim, qui semble maîtriser son métier de mieux en mieux. Il se laisse désormais plus facilement aller à tenter des coups de poker durant un match. Comme contre Troyes (3-2) ou Rennes (2-1), lors des deux dernières sorties à domicile. "Il faut gagner, dit-il. J'aime inculquer cette mentalité de vainqueur à mes joueurs."
Aussi, il n'hésite plus à déséquilibrer son équipe pour forcer les choses. "J'ai des convictions: je gagnerai plus de points que j'en perdrai en faisant ces déséquilibres. Il y a parfois besoin de prendre des risques. On ne peut pas rester sur le banc sans essayer."
Les effets d'une C1 ratée
Une campagne à zéro succès. Un désastre... Pourtant, il y a des regrets. Car les nuls à Leipzig et Besiktas auraient pu se transformer en victoires avec plus d'audace. Monaco en a manqué.
Et si les cadres comme Falcao ou Fabinho ont plutôt déçu, si Lemar et Sidibé ont longtemps été blessés, les nouveaux ont aussi montré qu'ils n'étaient pas encore au niveau. Plus souvent titulaires que les autres, Rony Lopes, Keita Baldé, Youri Tielemans et Jorge (recruté l'hiver dernier) ont vu le chemin qu'il leur reste, pour emprunter les pas de Silva, Mbappé, Bakayoko et Mendy qu'ils ont respectivement remplacés.
Le dernier match raté à Porto (2-5), alors que l'équipe était déjà éliminée, n'a également pas plu à la direction. Avant la réception de Troyes, Vasilyev s'en est servi. Il a poussé un gros coup de gueule dans les vestiaires de La Turbie.
En indiquant que les états d'âmes des uns (Sidibé, Lemar et Fabinho) et la difficulté des nouveaux-venus ne pouvaient plus servir d'excuse. Désormais, les joueurs devaient se comporter en professionnels rigoureux. Pour joindre les actes à la parole, il avait passé la rencontre sur le banc, aux côtés de Jardim, afin d'afficher leur unité.
Sérénité pour le mercato hivernal
Les départs estivaux (Mbappé, Bakayoko, Mendy, Germain, Dirar, Silva, Diallo, Saint-Maximin, Jean) ont rapporté environ 360 millions d'euros. Certes, le club en a investi 100, en contrepartie, sur Baldé (30), Tielemans (25), Kongolo (15), Jovetic (11), Diakhaby (10), Meïté (8), et sur des jeunes (Gaspar, Mboula, Fernandez, Popovic). Mais la balance est très positive et Vasilyev peut voir venir tranquillement.
Cela dit, le Russe écoutera avec attention toute offre concernant Lemar ou Fabinho. Il "n'exclut jamais qu'il puisse y avoir une opération". "Mais je peux assurer qu'il n'y aura pas de gros changements, assure-t-il. On va en prêter certains en manque de temps de jeu afin qu'ils progressent."
Jardim souhaiterait réduire son effectif à 22 joueurs de champ, dont quatre jeunes. Cela impliquerait environ cinq prêts. Le défenseur Kongolo, les milieux Meïté, Ndoram et Boschilia, ainsi que les attaquants Jovetic, Diakhaby et Mboula sont concernés. Une prochaine réunion est prévue entre Jardim, Vasilyev et le nouveau directeur sportif Michael Emenalo afin d'entériner les noms. Le projet continue.