Une journée aux allures de catastrophe. Un cauchemar éveillé. C'est assurément ce qu'a vécu Antoine Kombouaré dimanche dernier. En plus de la défaite des siens à domicile face à l'OGC Nice (0-1), synonyme de dernière place de Ligue 1 pour le DFCO, l'entraîneur avait été pris à partie par les supporters d'un club qui, au vue de sa forme actuelle, peut sérieusement envisager une relégation en fin de saison. Impensable en tout début d'exercice, quand Dijon avait parfaitement débuté sa saison 2018-2019 par trois victoires acquises avec la manière, la dernière, plus que probante, l'ayant été sur la pelouse des Aiglons (0-4), encore eux.
Selon les informations de l'AFP, Antoine Kombouaré a en effet été attaqué par plusieurs dizaines de supporters dijonnais après la défaite face aux hommes de Patrick Vieira, après avoir quitté le stade Gaston-Gérard sous les insultes. Pire, son véhicule aurait même été prise en chasse par des supporters réclamant sa démission avec véhémence. Une situation critique, condamnable, dans laquelle l'intégrité physique du technicien Kanak aurait pu être entamée. Malheureusement, cette tension palpable, extrême par séquence, l'ancien entraîneur du Paris Saint-Germain ne la connaît que trop bien ces derniers mois, lui qui avait déjà connu une situation similaire en première partie de saison du côté de l'En Avant Guingamp, où ses résultats n'avaient guère été plus probants. Retour sur une saison au bord de l'asphyxie.
Licencié par l'EAG après 12 matches, ou le début d'un calvaire
Sept points engrangés après 12 journées de championnat disputées et une place de lanterne rouge bien méritée, voici le bilan désastreux de l'homme de 55 ans avec l'En Avant Guingamp en première partie de saison. Un faux départ qui, plusieurs mois plus tard, n'a toujours pas été rattrapé par les Bretons, toujours englués à une inquiétante 19ème place au classement avec 22 maigres points au compteur. Forcément, impossible de ne pas évoquer la responsabilité d'Antoine Kombouaré dans cette saison manquée par les pensionnaires du Roudourou, le capitale confiance des joueurs ayant été en immense partie entamé durant son passage.
Licencié le 6 novembre dernier après une claque reçue sur la pelouse de la Beaujoire (5-0), il avait pourtant survécu à une série de six défaites consécutives dans ce qui constituait alors les prémices d'une saison de galère. Arrivé à l'été 2016 en Bretagne pour prendre la difficile succession de Jocelyn Gourvennec, Antoine Kombouaré affichait pourtant sa détermination au sortir de cette large défaite face à des Canaris survoltés.
"C'est un coup d'arrêt, mais on est prêt, ne vous inquiétez pas, on est prêt à se battre jusqu'au bout et à faire que samedi prochain il y ait un tout autre résultat contre Lyon", avait alors promis le Kanak, prêt à relever la tête face à l'Olympique Lyonnais quelques jours plus tard. Il n'en sera rien, mis à pied par son président, Antoine Kombouaré quittait l'En Avant Guingamp par la petite porte, un club qui ne s'était pourtant pas séparé d'un entraîneur depuis près de onze ans, n'ayant connu que trois hommes sur cette même période : Victor Zvunka, Jocelyn Gourvennec et Antoine Kombouaré.
Un rebond à Dijon pour retrouver la lumière ? Pas vraiment
"Je ne vais pas tout révolutionner". C'est par cette promesse que l'ancien joueur et entraîneur du Paris Saint-Germain débutait sa nouvelle aventure, un peu plus de deux mois plus tard, du côté du DFCO. "Il faut s'appuyer sur ce qui a été fait et il ne faut pas trop bousculer les joueurs. Il faut défendre, être solide, intimider l'adversaire. Mais l'essence du football, c'est de bien jouer, a rappelé l'ancien coach de Guingamp, et là, j'ai la chance d'avoir beaucoup de joueurs de talent dans cet effectif, de la qualité offensive", ajoutait même ce dernier, comme pour rassurer les supporters du club pointant alors à la 18ème place au classement, très attachés à leurs principes de jeu, basés sur une animation offensive résolument ambitieuse et séduisante, souvent au détriment d'une solidité défensive par ailleurs.
Néanmoins, après douze rencontres de championnat sous ses nouvelles couleurs, force est de constater que le discours prononcé lors de sa présentation officielle sonne terriblement faux. En effet, lui qui jouissait d'un bilan de sept points en douze matches à Guingamp, Antoine Kombouaré a tout simplement fait pire, pour ses débuts en Bourgogne. Pire, en plus des cinq petits points engrangés, le natif de Nouméa n'a pas tenu parole, faisant évoluer de manière drastique l'identité de jeu du DFCO.
Ainsi, le jeu risqué mais séduisant existant sous les ordres de son prédecesseur en la personne d'Olivier Dalloglio n'est plus proposé aux supporters du stade Gaston-Gérard, remplacé par un plan de jeu frileux, défensif et sans reliefs, qui plus sans les présences de certains jeunes joueurs à fort potentiel, à l'image du milieu de terrain de 18 ans Enzo Loiodice, désormais aux abonnés absents. Résultat des courses, après avoir été lanterne rouge avec Guingamp, le technicien l'est cette fois avec Dijon.
"Le résultat est catastrophique puisque nous sommes aujourd'hui derniers (...) Je suis déçu pour les supporters, mais on va continuer à se battre", répétait inlassablement Antoine Kombouaré en conférence de presse après la nouvelle défaite concédée face à l'OGC Nice (0-1), dimanche dernier. Des mots qui rappellent ceux prononcés à l'aube d'une rencontre face à l'OL qu'il n'aura finalement pas eu l'occasion de diriger en novembre dernier du côté de l'EAG. Ironie du calendrier, c'est justement un déplacement aussi décisif que périlleux qui l'attend ce samedi (17h00), sur la pelouse d'un Olympique Lyonnais redoutable ces dernières semaines...