Si Jonathan Bamba et Nicolas Pépé attirent logiquement les projecteurs sur eux en ce très bon début de saison de la part du LOSC, d’autres éléments, parfois plus discrets, parviennent à tirer leur épingle du jeu. José Fonte, devenu rapidement le patron de la défense lilloise, incarne l’état d’esprit souhaité par Christophe Galtier : savoir plier mais ne jamais rompre. Aux côtés du vétéran portugais, un jeune joueur arrivé cet été en France s’impose petit à petit comme une valeur sûre de la Ligue 1 au poste de latéral droit. Mehmet Zeki Çelik, 21 ans, n’a pas eu de mal à s’imposer dans son couloir et devenir une certitude pour son entraîneur. Lancé dès la première journée contre Rennes, il n’a plus lâché sa place. Malgré l’arrivée de Jérémy Pied, un concurrent de poids à son poste, le natif de Bursa n’a pas encore connu le banc.
De la deuxième division à la sélection turque
Cette ascension fulgurante prend racine chez lui, en Turquie. Formé chez lui à Bursaspor, considéré comme l’un des centres les plus performants en Anatolie, il n’a jamais eu sa chance en équipe première. Cette déception va se transformer en force lors de ses prêts en troisième division d’abord à Karacabey Birlikspor. (2015-2016) puis à Istanbulspor (2016-2017). Convaincu par son potentiel et sa détermination, le petit club de la capitale le fait signer à l’été 2017.
Cette confiance va être bien rendue par Çelik qui réussit un exercice brillant avec une certaine régularité, au point d’être un élément-clé de son équipe dans l’antichambre de l’élite du football turc. Son entraîneur, Yalcin Kosukavak ne manque pas de faire son éloge. "Sa concentration et son dévouement sont vraiment impressionnants. Il m'a toujours dit: ‘Je dois travailler’. Il a vraiment un très bon caractère." En parallèle, il progresse d’année en année au sein des sélection de jeunes. Des U16 aux Espoirs, il compte 34 apparitions.
Même s’il ne vient pas de Besiktas, Galatasaray ou Fenerbahçe, le jeune latéral va avoir le droit à la surprise générale à sa première sélection en juin dernier. L’entraîneur Mircea Lucescu lui accorde un peu de temps de jeu face à la Russie en amical, avant de le lancer comme titulaire contre la Suède en Ligue des Nations (le 10 septembre 2018, victoire 2-0).
Néo-international turc, Mehmet Zeki Çelik tape logiquement dans l’oeil de certains recruteurs européens. C’est finalement le LOSC qui décroche le gros lot en le faisant signer pour cinq ans contre un chèque d’un peu plus de deux millions d’euros pour Istanbulspor.
Une participation offensive tout en restant équilibré
Onur Özgen, journaliste pour 'Goal Turquie', a suivi de près cette ascension assez originale. Pas de doutes pour lui, Çelik est le digne successeur de Gokhan Gonul, valeur sûre au poste de latéral droit sur les bords du Bosphore. "Comme lui, il a été élevé dans les divisions inférieures. Çelik ressemble aux meilleures périodes de Gonul. Ce sont deux joueurs qui font la différence en attaque. Sans aucun doute, il est actuellement le meilleur arrière droit en Turquie. De plus, il n'a même pas disputé un match en Super League turque puisqu’il a été transféré directement en Ligue 1. Je pense que c’était mieux pour lui." Loin de la pression, parfois exacerbée sur les jeunes talents dans son pays, le joueur né en 1996 s’épanouit dans le Nord de la France, avec l’apprentissage de la langue et un entourage très attentif à son adaptation.
Sur le terrain, son apport dans le couloir droit du LOSC est intéressant même si sa précision sur les centres laisse parfois à désirer. Néanmoins, Çelik a déjà distribué deux passes décisives et a créé quatorze occasions. Il donne surtout des garanties défensives à son entraîneur, soucieux de trouver un équilibre entre la solidité et les transitions offensives rapides avec ses flèches en attaque. Plutôt précis dans ses tacles, le néo-international en a réussi 76%, preuve d'un certain sang-froid pour un footballeur de son âge et surtout à un poste aussi exposé. Cependant le défi sera tout autre ce vendredi soir au Parc des Princes. Un test grandeur nature pour un joueur qui ne demande que ça.