Balotelli prend la pression
Les épaules larges et la forte personnalité du colosse italien peuvent abriter ses coéquipiers. Il prend pour lui une bonne partie de la pression médiatique et des attentes.
Lors de ses deux saisons pleines en France, avec Nice, avant les six premiers mois de cette saison qu'il a sabotés, "Balo" a presque toujours répondu présent dans les gros matches.
Il a réussi trois doublés contre l'AS Monaco, le grand rival azuréen, a marqué 5 buts contre l'OM, dont un doublé dès son tout premier match au Gym, gagné 3-2, et aussi un but capital contre le PSG dans le match qui a virtuellement privé les Parisiens du titre 2017 (victoire de Nice 3-1).
"Cette équipe a retrouvé de la confiance et elle a trouvé un finisseur", salue Garcia. "Indispensable, non mais un buteur de ce calibre-là, ça change!"
Balotelli muscle le jeu
Depuis son arrivée à l'OM, il a déjà marqué 5 buts en sept matches mais, au-delà de cette statistique, "Super Mario" prend aussi une bonne partie de l'attention des défenseurs, libérant des espaces.
Il sert de "point d'appui", explique Rudi Garcia. "Quand on est bas, sous pression, on peut le trouver, il est capable de garder le ballon, de faire remonter le bloc", développe l'entraîneur. Amené à être dominé au Parc des Princes, l'OM aura besoin de cette couleur dans la palette de l'Italien.
Le duo qu'il forme avec Germain fonctionne bien. Si Balotelli était Cristiano Ronaldo, Valère serait son Benzema, toutes proportions gardées.
"Ce système nous apporte plus présence de devant le but", approuve Germain, relancé par l'arrivée" de 'Balo'. "L'un fixe la défense entre les lignes, l'autre prend plus la profondeur", décrit-il.
"Depuis qu'il est là, j'ai l'impression d'être un peu plus libéré, de refaire ce que je faisais les années passées", ajoute Germain, buteur à Rennes (1-1) après quatre mois de mutisme.
Balotelli change l'état d'esprit
Le buteur de Brescia a aussi amené un état d'esprit positif. Les progrès dans le jeu étaient visibles avant, sans guère de résultats mais il les a sublimés par son réalisme... et son sourire.
"Il a pris une part importante à ce changement", salut Steve Mandanda. "C'est un joueur sur lequel on peut s'appuyer, il a marqué tout de suite, et niveau état d'esprit, il est extraordinaire".
Balotelli "s'est vite intégré au groupe, il est drôle, l'image qu'il dégage n'est pas celle du vestiaire, il nous fait énormément de bien", insiste le gardien.
Garcia se souvient: "quand il est arrivé, dans la morosité ambiante, il nous a aussi redonné du plaisir de l'enthousiasme, on voit une équipe joyeuse dans son jeu".
L'Italien n'a signé que pour six mois mais a déjà fait savoir dans 'La Provence' qu'il avait "envie de rester".
Mais Balotelli ne doit pas dégoupiller
Super Mario le reconnaît, il n'a aucune patience, et ses adversaires le savent. Avec déjà deux jaunes, il est sous la menace d'une suspension, et les Parisiens le savent parfaitement.
"C'est surtout lui qui se fait provoquer", le défend Garcia. "Comme il a une histoire, qu'il réagit, tout le monde s'y essaie, il faut que les arbitres soient vigilants."
"Qu'on ne le sanctionne pas sur sa réputation", plaide le technicien. "C'est quand même un colosse physique, il a le droit d'aller à la bagarre avec les défenseurs, qui ne se gênent pas pour le bousculer, physiquement et mentalement."
Mais Balotelli "a été bien dans ce comportement contre Nice, ça prouve qu'il est en train de grandir", note le coach.
"On le sait, Mario est assez sanguin", ajoute Mandanda. "On discute beaucoup avec lui pour essayer de le canaliser. C'est sûr, il faut qu'il fasse attention à ce qu'il dit aux arbitres. C'est compliqué de changer à son âge, mais il en est conscient".
Si Balotelli marque au Parc, un jaune lui sera pardonné...