Les supporters et la presse l'avaient quitté sur une conférence de presse assez animée. Jacques-Henri Eyraud a accepté d'en dire plus sur le mercato de l'Olympique de Marseille dans un long entretien accordé à L'Equipe à paraître ce mercredi.
Le président du club phocéen, qui regrette que "le titre de Champions Project n'ait pas été utilisé pour ce qu'il était : la traduction d'une ambition, avec des mots anglo-saxons", s'est confié sur de nombreux sujets, évoquant, entre autres, les grandes lignes du mercato marseillais. "Aujourd'hui, on est sur deux-trois profils, à adapter s'il y a des départs imprévus et qu'on serait amenés à remplacer", a-t-il lâché. "Le poste d'attaquant est à pourvoir, puisque Mario Balotelli ne poursuivra pas l'aventure avec l'OM. On regarde au-delà du poste d'attaquant, en défense centrale notamment".
Concernant le jeune Boubacar Kamara, qui a su tirer son épingle du jeu, le dirigeant ne cache pas sa volonté. "J'ai été très sensible à l'une de ses déclarations à la fin de la saison, quand il expliquait (à Téléfoot) qu'il évitait de penser à l'idée de jouer dans un autre club que l'OM, car cela le rendait malheureux.
Cela montre toute son envie de rester à l'OM (il est sous contrat jusqu'en 2020), il en est l'un des symboles. Mon souhait est que Bouba prolonge et qu'il ait un contrat à la hauteur de son talent et des perspectives qu'il offre aujourd'hui, dans le respect de nos valeurs, de nos contraintes, de ce qu'un joueur de vingt ans peut gagner en jouant au foot".
Il est aussi question de l'avenir d'Adil Rami, dont les déboires récents ont été très commentés. "Je respecte mes joueurs, je les côtoie tous les jours et je vois combien ils ont de la pression. Je suis très surpris de la couverture médiatique de cette procédure, qui décrète qu'Adil Rami est déjà parti. J'invite chacun à la prudence.
Ce qui est sûr, pour moi : Adil Rami doit s'interroger, mais profondément, sur son statut, sur son métier de footballeur professionnel, sur ses droits et devoirs de joueur, de surcroît champion du monde. On va avoir une discussion avec Adil, très franche, très directe, comme à chaque fois, et je prendrai cette décision à l'issue de cette discussion. J'ai hâte de l'entendre, et d'avoir cet échange avec lui, qui aura lieu cette semaine", a confié Eyraud, appelant les médias à "ne pas aller trop vite en besogne" par rapport aux rumeurs circulant sur un possible licenciement.
"J'essaie de ne pas avoir la mémoire courte. Je n'oublie pas ce qu'Adil Rami a fait pour ce club lors de la saison 2017-2018, sa contribution à une année magique en termes de jeu et de performances (...) Cette procédure n'a rien à voir avec les sujets conjugaux d'Adil Rami, elle a été déclenchée avant", a enfin précisé le président de l'OM dans cette longue interview accordée à L'Equipe, concluant sa sortie en demandant aux supporters marseillais "d'aller un peu moins sur les réseaux sociaux".