Les champions du monde, co-leaders du groupe H avec la Turquie, "approchent de la ligne d'arrivée", selon la formule de Didier Deschamps. Mais pas question d'aborder avec légèreté ce détour sur la petite île de l'Atlantique-Nord, malgré la rouste 4-0 infligée à l'aller à l'Islande.
"C'est une équipe qui a deux visages : elle est beaucoup plus performante à domicile qu'à l'extérieur, a remarqué le sélectionneur. Quand ils sont chez eux, ils ont une âme supplémentaire".
L'Islande a en effet transformé en quasi-forteresse le Laugardalssvöllur, annoncé plein comme un oeuf vendredi. Dans la petite enceinte de la capitale, traversée par le vent et meublée par deux modestes tribunes latérales, les locaux n'ont perdu que trois de leurs 23 derniers matches.
"Depuis cinq, six ans, nous avons été difficiles à battre ici, surtout dans les éliminatoires. Je ne me rappelle pas de la dernière fois que nous avons perdu" dans ce stade où l'ambiance "fantastique" porte l'équipe, a affirmé jeudi Gylfi Sigurdsson, le milieu d'Everton.
Dans ce contexte, les Français seront donc bien inspirés de laisser au vestiaire tout sentiment de supériorité.
Benjamin Pavard n'a pas dit autre chose. "On ne va pas les prendre à la légère (...) On s'attend à un match compliqué, avec des supporters qui vont venir en nombre, mais on ne se pose pas de questions, on veut jouer notre football", développe le défenseur du Bayern Munich.
Combat physique et jeu direct
Le football des Bleus se jouera néanmoins sans leur capitaine Hugo Lloris, victime d'une luxation du coude gauche et éloigné des terrains jusqu'en 2020. En son absence, c'est le Marseillais Steve Mandanda qui devrait garder les cages tricolores.
Outre le forfait de Paul Pogba, connu avant l'annonce de la liste de Deschamps, le sélectionneur a également dû se résoudre à laisser Mbappé quitter le groupe, dès mardi soir. La pépite d'attaque du Paris SG est encore gênée à une cuisse.
Le camp d'en face n'est pas non plus épargné par les blessures, notamment au milieu de terrain avec l'absence du capitaine Aron Gunnarsson, connu pour ses longues touches semblables à des corners, et celle du jeune talent Albert Gudmundsson.
De l'épopée vécue à l'Euro 2016, terminée contre la France en quart de finale, il reste beaucoup de joueurs, signe que le pays peuplé par moins de 350 000 habitants peine à se renouveler sur le rectangle vert. Mais il lui reste aussi un style de jeu parfois très contrariant.
"Les qualités ne vont pas changer, il y a la densité athlétique, du jeu plutôt direct, beaucoup d'engagement et une très bonne efficacité sur coups de pied arrêtés", résume Deschamps.