À 38 ans, Patrice Évra a annoncé ce lundi qu'il raccrochait les crampons après une carrière riche en titres mais aussi quelques moments à oublier, à l'image de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Dans un entretien accordé au 'Figaro', le latéral gauche revient sur ce qu'l s'est passé à Knysna, lors de la débâcle des Bleus et de la grêve organisée par les joueurs, suite à l'éviction de Nicolas Anelka.
"Je me suis fait bouffer"
Alors joueur de Manchester United, Évra estime qu'il aurait dû prendre du recul par rapport aux événements, avant d'être pointé du doigt par le public et les observateurs. "J'aurais dû laisser mon portable ouvert et écouter les avis de certains comme Didier Deschamps. Je me suis mis dans une bulle, je ne savais pas quelles répercussions cela pourrait occasionner. En étant capitaine, j'aurais dû prendre les choses moins à coeur. Je me suis fait bouffer."
"Au lieu de penser au groupe, j'aurais dû penser à ma tronche. Même si j'assume et que je ne regrette rien, que tout est retombé sur moi, Thierry Henry m'avait dit de penser à moi. Que personne ne serait là pour moi à l'arrivée et c'est ce qu'il s'est passé. J'ai écorché cette image de capitaine de l'équipe de France et en cela je m'en veux."
Le défenseur passé par Monaco, la Juventus et l'OM évoque aussi la fameuse histoire de la taupe dans le vestiaire, quand il cherchait à savoir quel joueur avait informé la presse des propos virulents d'Anelka envers Raymond Domenech. "Cette histoire de taupe me fait rire. Je ne l'ai jamais trouvée au final. Quand je revois cette conférence de presse où je dis que je vais trouver celui qui a tout balancé, c'est là où je vois que j'étais trop dedans. J'étais habité. Ça se voit à mes yeux, mon phrasé, mon énervement ..."
Patrice Évra explique ce qui a changé depuis cet épisode. "En Afrique du Sud, je m'occupais des gens et ça bouffait toute mon énergie. Au Brésil, je m'occupais de mes partenaires, mais ça me donnait de l'énergie. Pourquoi ? Parce que j'avais muri et évolué dans ma tête. J'ai fait de la méditation, j'ai pris du recul, je suis devenu plus zen. En 2010, j'étais au bureau des plaintes, le petit-déjeuner qui n'allait pas, les entraînements, les crampons ... Des fois, mes partenaires rigolaient le matin en voyant ma tête de fatigué. Je ne me rendais pas compte."