"J'ai eu mal au crâne pendant trois jours. Après ça va" : l'entraîneur girondin Jocelyn Gourvennec n'est pas du genre à s'appesantir ni à ruminer. Juste le temps de revoir son groupe, d'analyser, montrer et dire les choses puis "on repart sur quelque chose de nouveau".
C'est comme ça que le technicien a procédé pour évacuer "l'accident" subi par les siens, le premier de la saison en L1, le second si on ajoute celui de Videoton en août débouchant sur une élimination précoce en Europa League.
"Perdre au Parc, il y a une certaine forme de logique par rapport au fait que Paris est très au-dessus, résume-t-il. Ce qui est plus embêtant, c'est d'avoir pris beaucoup de buts".
En un match, les Bordelais en ont encaissé presque autant (6 buts) que lors des sept premières journées (7 buts). Manque d'agressivité, plan de jeu aléatoire : "On a très mal démarré en ouvrant beaucoup trop le jeu alors qu'on voulait être proche et limiter les espaces. On ne l'a pas bien fait, on a été sanctionné", résume Gourvennec.
"Si on perd tous les 14 matches, on ne sera pas mécontent. Simplement sur un match particulier, on ne s'est pas bien adapté, poursuit-il. On joue Paris deux fois dans l'année en championnat, les autres matches sont différents. Le rapport de force n'est jamais aussi déséquilibré que quand vous jouez Paris".
Nantes, adversaire idéal ?
Noircir davantage le tableau serait injuste par rapport au rendu depuis l'ouverture de la L1 des coéquipiers de Jérémy Toulalan qui étaient les seuls autres invaincus avant leur déplacement dans la capitale. "À part Paris et Videoton, il n'y a pas grand chose à nous reprocher", plaide d'ailleurs le capitaine bordelais.
"On a voulu jouer avec nos armes et ne pas bétonner comme la plupart des équipes le font, cela ne nous a pas souri. On a eu des opportunités (5 corners, 25 centres), on a frappé plus qu'eux (18 tirs à 11) mais on a été moins précis (6 contre 9 cadrés). On était moins bien et eux sur un nuage. Il y a eu un accroc à Paris mais il n'y a pas que nous qui allons l'avoir", ajoute Toulalan, déjà tourné vers la réception de son club formateur.
Nantes, adversaire idéal pour relancer la machine ? "Si on arrive à le gagner", sourit-il. Mais cela ne sera pas évident de se défaire des Canaris sauce Ranieri d'une solidité extrême depuis la 3e journée, et désormais concurrents directs dans le haut du classement.
"C'est une équipe regroupée derrière qui évolue en contre et laisse beaucoup de liberté aux joueurs offensifs, prévient l'ancien international. Claudio Ranieri que je connais bien est très exigeant. Tactiquement, il fait bien travailler son équipe défensivement. C'est quelqu'un de très intelligent, il compose avec ce qu'il a, il s'adapte vite dans tous les clubs où il est passé, il analyse vite les forces et faiblesses de son équipe".
Si Paris avait été qualifié de défi par les Bordelais, Nantes s'apparente a un vrai test de patience avec comme priorités de "ne pas s'énerver, faire attention aux contre-attaques et rester bien équilibré", selon l'énumération de Toulalan.