Depuis le 24 août 2017, jour du tirage de la phase de groupes de la Ligue des champions 2017-2018, les amateurs de football de la planète avaient noté dans leur calendrier les 17 octobre et 1 novembre 2017, dates des affrontements entre Manchester City et Naples. Au cours de la saison actuelle, les équipes dirigées par Pep Guardiola et Maurizio Sarri ont pu démontrer certaines similitudes dans le jeu, avec cette envie inébranlable de ressortir proprement le ballon ainsi qu'une forte capacité à faire la différence offensivement. En 8 matches de Serie A, Naples a marqué 26 buts quand Manchester City a fait trembler les filets adverses à 29 reprises en Premier League. Mardi soir à l'Etihad Stadium, la rencontre qui promettait un spectacle de haute volée ne l'a pas offert dans des proportions aussi élevées que possible.
Leader de Serie A avec la possibilité de mettre un terme à la domination de la Juventus Turin, sextuple championne de façon consécutive, Naples va disputer un choc au sommet contre l'Inter Milan, samedi soir au San Paolo et visiblement, Maurizio Sarri avait une priorité : reposer certains de ses cadres, notamment Allan et Jorginho, remplaçés numériquement par Diawara et Zielinkski dans l'entrejeu. Bien sûr, cela n'explique pas totalement l'écart abyssal qu'il y a eu entre les deux équipes durant une demi-heure, mais cette composition a contribué à renforcer l'impression que la priorité, cette saison, semble être donnée au championnat. En à peine 27 minutes de jeu, Manchester City avait inscrit deux buts, touché la barre transversale une fois consécutivement à une frappe de Kevin De Bruyne et vu Koulibaly sauver un ballon sur sa ligne. Les 'Citizens' n'ont eu, durant la première période, aucun mal à réciter les gammes du football prôné par Guardiola : sorties de balle depuis l'arrière, triangulation et phases de possession permanentes dans le contrôle le plus total. En conférence de presse d'avant-match, Sarri avait exhorté ses troupes à montrer une version très affirmée avec un grand caractère : "J'adorerais voir 11 têtes de cons avoir la conviction de jouer leur football devant cette énorme équipe de City" , expliquait-il. La seconde période a vu ses voeux exaucés.
Elle a aussi mise en lumière le fait que Manchester City, s'il connaît des moments de brillance très nets, manque encore de matûrité au niveau de la gestion du match. D'abord en difficulté pour proposer une réponse à la révolte de Naples, qui a affiché un visage bien plus conforme à celui qu'il montre en Serie A par rapport à la première mi-temps, et contraint à faire rentrer Gündoğan dans l'entrejeu afin de s'offrir plus de contrôle, Manchester City aurait certes pu mener jusqu'à 4-0 au terme de la première période. Les aléas du football et le manque de réalisme ont dessiné un schéma différent. Le sentiment est globalement mitigé au sujet de Manchester City, qui faisait face à son premier véritable test de la saison en Europe
Ultra dominateurs, les hommes de Guardiola n'ont su maintenir le niveau de façon constante, ce qu'il faut également attribuer à la qualité de l'adversaire, retrouvé en seconde période. Au micro de 'Premium Sport', Pep Guardiola a synthétisé sa pensée au sujet de l'équipe de Sarri : "En tant que joueur d'abord et ensuite en tant qu'entraîneur, je n'ai jamais affronté une équipe comme Naples. Jamais. Pensez-vous que nous jouions contre un groupe d'enfants ? C'était Naples ! Ils sont en tête de Serie A, vous ne pouvez pas les dominer pendant 90 minutes. C'est impossible." Il est toujours possible de s'améliorer et à la mi-octobre, Manchester City a encore, fort heureusement, le temps de peaufiner certains détails afin se montrer plus fiable encore dans un futur plus ou moins proche.