Le 10 octobre, managers, dirigeants, joueurs, arbitres et même journalistes ont reçu la visite d'enquêteurs de la police au cours de perquisitions menées dès l'aube. Auteur d'un excellent début de saison sur la scène nationale, le champion en titre brugeois a lui aussi été touché de manière frontale avec l'arrestation très médiatisée de son entraîneur, Ivan Leko.
Il est reproché au Croate, ancien joueur de Bruges de 2005 à 2008, une fraude fiscale présumée en compagnie de son ancien agent, Dejan Veljkovic, pièce centrale de cette énorme affaire. Le coach dément. Ces faits concerneraient une période antérieure à sa nomination à la tête de l'équipe 'blauw en zwart' (bleue et noire, comme les couleurs du club) en 2017.
L'interpellation du coach a évidemment fait pas mal de remous. "Ca a été des jours particuliers, que je n'oublierai jamais. Ca n'a pas été agréable à vivre. Mais je me concentre sur le match et je vais tout donner pour le club de Bruges, qui est ma famille", s'est contenté de commenter mardi le coach, que ses dirigeants ont maintenu en poste, avec des messages de soutien public.
Les opérations de police au sein du FC Bruges ont-elles perturbés les joueurs ? "C'est une période qu'on doit essayer de garder derrière nous et on est persuadés que le coach n'est pas coupable", a répondu mardi Stefano Denswil, défenseur néerlandais du FCB.
"Il était amorphe"
Pourtant, l'affaire pourrait avoir laissé des traces profondes. Redescendu à la 2e place du championnat de Belgique avant la trêve internationale suite à une défaite au Standard (3-1), le club a concédé un partage des points plus surprenant encore face à la modeste formation de Waasland-Beveren (1-1), vendredi dernier.
"Ivan Leko est toujours très énergique, c'est un perfectionniste extrême. Sur le banc il est plutôt calme, mais c'est un grand motivateur de ses troupes. Il pousse toujours ses joueurs, les replace, les encourage. Mais au dernier match vendredi, il était amorphe sur le banc, il n'a pratiquement pas réagi alors que l'équipe ne jouait pas bien", dissèque d'ailleurs Michel Dubois, journaliste à La dernière heure.
"C'est comme s'il avait transmis son état d'esprit à l'équipe qui manquait d'envie, de détermination, de grinta", ajoute encore cet observateur. De son côté, le public entend une nouvelle fois afficher publiquement son soutien vis-à-vis de son entraîneur, accueilli comme un héros vendredi soir via des drapeaux croates, des messages de réconfort affichés en trois langues (anglais, néerlandais et croate) et même un immense drapeau à son effigie qui lui a arraché quelques larmes.
Battu lors de ses deux premières sorties en Ligue des champions cette saison, Bruges souhaite stopper l'hémorragie de huit défaites en C1 en comptant les six autres subies il y a deux ans dans un groupe pourtant peu relevé (Leicester, Porto, Copenhague). Face à un Monaco en proie au doute, les joueurs de Bruges seront-il galvanisés ou tétanisés ?