Dans son domaine de Villeneuve-d'Ascq, le charisme du "Kral" ("roi" en turc) en impose.
Encensé par les chants des ultras dès l'échauffement, le meilleur buteur lillois (3 buts) ne subit pas les critiques qui visent le Losc depuis le début de saison.
Face au leader de Bundesliga, le douzième de Ligue 1 s'est accroché à son roc du Bosphore qui n'a pas failli face à la pression.
Du haut de ses 33 matches de C1, le total le plus élevé de son équipe, le Turc a montré aux Dogues comment "hausser le niveau d'exigence", comme le réclamait lundi Jocelyn Gourvennec.
"Burak connaît la C1 par coeur, cette importance d'être déterminé tout en gardant son calme, la maîtrise des émotions. Quand tu l'as vécu, tu l'as en tête", a estimé l'entraîneur.
Au point de faire oublier que sa dernière apparition dans la compétition remonte à décembre 2015, avec Galatasaray.
Avec lui, Lille a joué son meilleur match de la saison dans le jeu. Il n'a manqué qu'un but pour couronner cette performance, qui laisse des regrets au club nordiste.
Dès les premières minutes, Yilmaz a élevé le curseur physique, en allant au contact du rugueux défenseur John Brooks (1,93 m).
Il a aussi fait monter le volume sonore, en haranguant le public (35e) après un énième duel avec l'arrière-garde allemande.
Mais le Turc a manqué d'efficacité, face à une défense regroupée qui n'a encaissé aucun but dans le jeu en Bundesliga lors des quatre premières journées.
Sur sa meilleure occasion (21e), alors que Jonathan David l'a idéalement servi, il perd ses appuis avant d'adresser une frappe molle sur Koen Casteels.
Plus tôt, le gardien belge a dévié son coup-franc excentré (13e).
Sa frustration a culminé à la 32e minute, après une incompréhension avec Angel Gomes, qui gâche une belle opportunité en contre.
- Des ultras à ses pieds -
Dans la foulée, le Turc a passé un savon à l'Anglais, l'attaquant le moins en verve du camp lillois, aux côtés de Jonathan Ikoné et Jonathan David.
Ce dernier a cru ouvrir le score au retour des vestiaires (48e), mais son but a été annulé par l'assistance à l'arbitrage vidéo (VAR), qui a constaté que le ballon était sorti des limites du terrain quelques secondes plus tôt.
Comme son équipe, Yilmaz n'a pas été abattu par ce scénario. Mais il a continué à gâcher, à une période où Wolfsburg, réduit à dix à partir de la 62e, semblait fléchir.
Sur un corner, sa tête à bout portant trouve Casteels (69e).
Mais son inefficacité ne décourage ni le joueur ni les ultras, qui l'ont réclamé après que le Losc a obtenu un coup-franc dangereux, à 25 mètres du but allemand (79e).
Sous les "Burak! Burak!", le populaire avant-centre a pris ses responsabilités, mais son tir a trouvé le mur.
Cinq minutes plus tard, de nouveaux chants à la gloire du Turc ont résonné dans le stade Pierre-Mauroy.
L'appel de la dernière chance: au bout du temps additionnel (90e+5), Yilmaz a tiré un ultime coup-franc dangereux, mais Josuha Guilavogui a dévié le cuir en corner.
Le Turc va devoir s'en arrêter là. Mais le point du nul promet de nouvelles soirées européennes chaudes pour lui et le Losc qui s'est prouvé qu'il pouvait faire quelque chose cette saison.