"Ce soir, on a mis deux buts, ça faisait longtemps !", a commenté un brin railleur l'entraîneur Patrice Garande après le succès chez les Girondins (0-2), mardi.
Des buts d'Ivan Santini, sur un penalty concédé par le défenseur Paul Baysse qui a répondu à un coup de coude du croate à la 89e, suivi d'une réalisation de Ronny Rodelin depuis le milieu du terrain dans le but vide, pendant le temps additionnel.
Les deux compères de l'attaque pèsent d'ailleurs d'un poids démesuré dans les réalisations caennaises, avec respectivement 7 buts, dont 4 sur penalty, et 4 buts.
Dans l'effectif bleu et rouge, seul le stoppeur Damien Da Silva a également marqué cette saison, contre Lille lors de la 3e journée. Il a fallu sinon compter sur le Dijonnais Cédric Yambéré et le Rennais Ramy Bensebaïni contre leurs camps pour étoffer le maigre pécule.
À d'Ornano, qui accueillera vendredi Marseille et sa devise "Droit au but !" pour la 22e journée, il faut même remonter à décembre 2016, contre Metz (3-0), pour voir un but inscrit par un Caennais qui ne soit ni Santini ni Rodelin.
"On a touché six fois la barre ces derniers temps: s'il y en a deux de moins (des barres), on a trois ou quatre points de plus et on ne se pose même pas la question", avait plaidé pendant la trêve Xavier Gravelaine, le manager général.
Statistiques accablantes
Oui mais voilà, ces points ne sont pas là et les statistiques sont accablantes pour un club pourtant cornaqué par trois fameux buteurs : Gravelaine, le directeur sportif Alain Caveglia et l'entraîneur Patrice Garande.
Caen est ainsi l'équipe qui centre le plus (581) en Ligue 1, la 7e qui tire le plus au but (269), mais avant-dernière au nombre de tirs cadrés (64), soit moins d'un tir cadré sur quatre tentatives...
Dans le viseur des critiques, les joueurs de côté Hervé Bazile, Jan Repas, Christian Kouako et Jordan Nkololo dont l'apport est famélique.
"Je me tue à leur expliquer que chez les attaquants il y a ceux qui marquent et ceux qui ne marquent pas. De tous les joueurs de côté, il n'y en a pas un qui marque", a récemment expliqué Garande, dépité.
Ces difficultés ne sont pas vraiment une nouveauté, puisque Caen avait terminé la saison dernière avec la 17e attaque (36) et 18e l'année d'avant (39).
Il n'y a guère que lors de la première saison de son retour dans l'élite que Caen terrorisait les défenses adverses, avec 54 réalisations, soit le 4e total du championnat.
Conscient de ses carences actuelles, Caen tente désespérément de se renforcer devant. Le jeune espoir (18 ans) finlandais Timo Stavitski les a déjà rejoint, mais c'est plus un pari pour l'avenir.
Confronté à la concurrence prestigieuse du FC Porto sur la piste menant au Ghanéen de Lorient, Majeed Waris, Caen pourrait se rabattre sur son compatriote Patrick Twumasi, 23 ans qui évolue à Astana, qui intéressait un temps les Turcs de Bursasport, entraînés par Paul Le Guen.
Les Normands pourraient aussi relancer le club polonais de Jagiellonia Bialystok pour leur ailier de 22 ans Przemyslaw Frankowski, déjà pressenti cet été.
"Je pense que si on ne faisait pas (un) joueur, on serait en très très grande difficulté", a jugé Garande, l'air sombre.