Gravement blessé au pied droit en octobre 2016 sous le maillot d'Arsenal, l'Asturien a longtemps été considéré comme perdu pour le football.
La faute à une série d'opérations et une grave infection qui ont conduit les médecins à lui annoncer que le simple fait de remarcher normalement serait une victoire.
"Je suis passé par tous les états, c'était compliqué au niveau moral et physique. C'était une course de fond et je n'ai jamais jeté l'éponge", a raconté Cazorla la semaine dernière en conférence de presse.
"J'ai toujours cru que je reviendrais, j'ai toujours retenu le positif à chaque moment de mon calvaire", a-t-il ajouté.
Pour le soigner, le corps médical a même dû prélever une partie de la peau de son bras gauche, tatouage inclus, pour le greffer sur l'arrière de son pied droit... Un chemin de croix qui n'a pas entamé l'optimisme du meneur de jeu international (78 sélections, 14 buts), double champion d'Europe avec la "Roja" en 2008 et 2012.
"Pendant ma blessure, je ne pensais qu'à rejouer de grands matchs dans de grands stades. Il y a eu des moments où j'étais très loin de pouvoir rejouer au plus haut niveau. La sélection était un rêve lointain et voilà que j'en profite à nouveau", a-t-il savouré.
Car, après un retour progressif à la compétition à partir d'août 2018 avec Villarreal, son club formateur, Cazorla vient d'être rappelé par le sélectionneur Luis Enrique, actuellement en retrait de la sélection pour un problème familial, et son adjoint Robert Moreno, qui assure l'intérim.
"Incroyable"
Et ce choix a payé. Vendredi aux îles Féroé, le meneur a été étincelant dans l'entrejeu lors de la facile victoire 4-1 des Espagnols. Il a même porté en seconde période le brassard de capitaine pour sa première sélection depuis 2015.
"Santi a été incroyable", a commenté Robert Moreno, indiquant que Luis Enrique avait envoyé un message pour féliciter le milieu espagnol.
"C'est un joueur à qui on avait dit qu'il ne remarcherait peut-être jamais. Nous sommes ravis qu'il ait recommencé à jouer, qu'il ait retrouvé un très haut rendement, qu'il soit revenu en sélection et qu'en outre, il ait montré un tel niveau", a ajouté Moreno.
Cazorla, lui, vit ce retour en sélection comme un rêve éveillé.
"Cette convocation était inespérée après tout ce qui s'est passé. J'ai le même enthousiasme que la première fois que j'ai été appelé" en 2008, a-t-il expliqué.
Lundi, contre un adversaire d'un tout autre niveau, il faudra voir s'il est reconduit comme titulaire au stade Santiago Bernabeu face à la Suède, choc au sommet du groupe F des qualifications.
A plus long terme, Cazorla peut-il rêver de remporter un troisième Euro, ce qui serait un record ? Il faudra pour cela se frayer une place parmi les 23 Espagnols retenus pour la phase finale du tournoi disputé en 2020 dans 12 villes d'Europe.
"Ce que nous avons accompli par le passé est très difficile à reproduire. Mais cette sélection a la capacité d'obtenir de grandes choses", a prévenu Santi Cazorla, prêt à tous les exploits collectifs après son miracle personnel.