Ce n'est pas le joueur le plus médiatisé. Il n'est pas non plus habitué à être dans la lumière. Mais avant d'affronter Nîmes avec Clermont ce lundi (20h45), Mathias Pereira-Lage a accepté de se livrer à 'Goal'. Cette saison, l'ailier franco-portugais de 21 ans est le joueur de Domino's Ligue 2 à avoir inscrit le plus de buts hors de la surface (4 sur 5). Une capacité à marquer de loin qu'il doit surtout à sa spontanéité.
Vous êtes le joueur de Ligue 2 à avoir marqué le plus de buts de l'extérieur de la surface cette saison, le saviez-vous ?
Pas du tout. Je sais que Rachid Alioui (Nîmes) est le joueur qui a marqué le plus de buts de l'extérieur de la surface en Ligue 2 ces dernières années, mais je ne savais pas que c'était moi cette saison. En même temps, ça ne me surprend pas sachant que j'ai marqué presque tous mes buts de l'extérieur de la surface.
Que vous inspire cette statistique ?
Disons que quand on prend sa chance de loin, on peut avoir de la réussite. Dès que j'ai l'occasion de tirer, je tente ma chance et on dirait que ça me réussit plutôt bien.
Cela résulte simplement de l'audace ou est-ce quelque chose que vous travaillez à l'entraînement ?
Beaucoup de joueurs au sein de l'équipe m'ont dit que j'avais une belle frappe et que je ne l'utilisais pas assez. Du coup, cette année, je prends plus ma chance. C'est surtout une question d'audace mais ça demande quand même du travail à l'entraînement.
Vous avez donc découvert cette belle frappe tardivement...
Plutôt sur les 2-3 dernières années. En jeunes, on n'y faisait pas trop attention, mais ces derniers temps, au fil des matches compliqués, j'ai commencé à tenter ma chance. J'ai vu que ça ne passait pas loin, que parfois ça rentrait, du coup j'ai persévéré et j'ai pris confiance.
"Je suis encore loin des standards de Malcom" Dans votre registre, Malcom compte aussi 4 buts de l'extérieur de la surface en Ligue 1, juste derrière Mariano Diaz (5). Vous êtes en quelque sorte "le Malcom de la Ligue 2" aujourd'hui...
C'est flatteur, mais je suis encore loin des standards de Malcom. Je vais plutôt rester Mathias, continuer à faire les choses simplement en essayant d'être le plus efficace possible sur les situations qui s'offrent à moi, et notamment sur les frappes de loin.
Parmi les buts que vous avez inscrit cette saison, l'un d'eux vous a-t-il plus marqué qu'un autre ?
Celui contre le Gazélec. Il nous permet d'égaliser et c'est pour moi le plus beau but que j'ai mis depuis le début de la saison. Le ballon vient dans le dos, je me retourne et sans me poser de questions, j'enroule une frappe flottante qui vient terminer dans la lucarne opposée. C'est un but qui m'a marqué.
Vous n'avez plus trouvé le chemin des filets depuis la 13e journée. On imagine que vous avez hâte que la réussite revienne...
On a toujours envie de marquer, donc forcément j'ai hâte. C'est dernières semaines, on a eu des matches plus compliqués qu'au début de la saison. J'étais peut-être aussi un peu moins bien physiquement. Il faut reprendre les choses simples et ça viendra avec le temps. Il ne faut pas que ça devienne une obsession.
Dans quels domaines pensez-vous devoir vous améliorer pour passer un nouveau palier ?
Sur mes centres. Je centre beaucoup, mais j'ai du mal à être dangereux. À mon poste il faut savoir être passeur et buteur. Pour l'instant, j'ai marqué et il faut maintenant que j'arrive à débloquer mon compteur pour les passes décisives. Je pense aussi que je peux être plus calme dans le jeu. Parfois, je veux aller trop vite et je peux mieux gérer les temps forts, temps faibles.
"Si je suis encore décisif, il y aura peut-être des approches..." Comment aborde-t-on la suite quand on évolue chez le 5e de Ligue 2, en embuscade pour la montée ?
On continue à travailler chaque jour à l'entraînement. La montée, on n'y pense pas pour l'instant. Si je suis encore décisif, il y aura peut-être des approches à la fin de la saison, mais ce ne sont pas des choses auxquelles je pense. Je continue à jouer, je prends du plaisir, sans trop me poser de questions.
C'est peut-être cette insouciance qui fait votre force, notamment sur les tirs de loin...
Le coach me fait confiance. J'essaye de lui rendre sur le terrain. Et forcément, vu que je suis né à Clermont, j'ai envie de mouiller le maillot. Je cours partout, je défends, j'attaque. C'est une qualité comme ça peut être un défaut parce que j'ai du mal à finir mes matches.
Il faudra pourtant être affûté ce lundi parce qu'un gros test vous attend contre Nîmes, qui est l'équipe en forme du championnat...
C'est un gros test et on fera tout pour gagner, surtout que si on gagne on peut recoller. C'est ça l'objectif aujourd'hui, perdre le moins de points pour rester en haut. Sur les derniers matches, Nîmes est l'équipe en forme. Ils ont Umut Bozok qui reste sur trois triplés d'affilée à domicile. Ils ont un potentiel offensif énorme et ce sera un beau match à regarder et à jouer.
Pensez-vous pouvoir éteindre Umut Bozok aux Costières ?
Ça va être difficile pour moi vu que je suis attaquant et que lui aussi (rires). Mais je vais tout faire pour marquer là-bas et j'espère que lui ne marquera pas et nous laissera une chance de prendre des points.