Au son des tambours et avec leurs drapeaux rouge et blanc, des milliers de fans de River ont envahi après le match la célèbre place de la Puerta del Sol dans le centre de Madrid pour fêter la quatrième Libertadores de l'histoire du club.
Une célébration qui restait toutefois en demi-teinte pour ses supporters, tristes d'être loin de chez eux en raison de la délocalisation de la rencontre après le caillassage du bus de Boca par des ultras de River le 24 novembre, jour initial de la finale retour.
"La finale aurait dû se jouer à Buenos Aires. Il n'y a ici que ceux qui ont pu se payer le voyage", regrette Florencia Roveta, avocate de 29 ans venue de la capitale argentine avec son frère pour assister au match au stade Santiago Bernabéu.
"C'est injuste, ajoute-t-elle, mais le plus important, c'est que nous avons gagné et que nous sommes champions".
"Je n'y crois pas, je vais devoir revoir le match à mon retour à Buenos Aires pour enfin le croire", lance pour sa part Marcelo Ferrero, autre supporter de River de 37 ans venu lui aussi de Buenos Aires.
"Ç'a été la finale la plus historique du football argentin et elle n'a pas pu se jouer là-bas", regrette-t-il lui aussi. "Mais cela valait la peine car maintenant je connais le Bernabéu", stade du Real Madrid, positive-t-il.
Montant sur la statue de l'ours et de l'arbousier, symbole de Madrid, des supporters agitent les drapeaux de River tandis que d'autres chantent des hymnes moquant le rival Boca Juniors. "Une minute de silence, chut, pour Boca qui est mort", peut-on entendre.
"Sans violence"
Pour d'autres supporters de River, émigrés en Espagne, la délocalisation du match leur a au moins permis de voir en vrai une finale historique qu'ils n'auraient vue sinon qu'à la télévision.
"Au début j'avais l'impression que l'on nous avait enlevé quelque chose mais ce fut une bonne expérience et un exemple de comment nous devons faire les choses, sans violence", estime Fabio Lozua, qui vit à Madrid depuis 18 ans.
Après les violences en Argentine, les autorités espagnoles avaient blindé le dispositif de sécurité afin d'éviter toute altercation.
Les supporters de chaque équipe avaient leur propre "fan zone" de part et d'autre du stade où ils sont entrés par des portes strictement séparées. Sous le regard des près de 4.000 policiers et agents de sécurité privée déployés.