"Ça restera gravé à tout jamais. J'ai revu les images, c'était un moment exceptionnel", se remémore pour l'AFP le technicien de 45 ans, natif des Vosges, qui a déjà mené le SAS en 16es de finale face à Marseille en 2018.
L'ancien défenseur, entré en cours de jeu lors de la finale contre le Paris SG, a su profiter de ce titre gagné à la surprise générale pour découvrir l'élite deux saisons plus tard, avec l'AC Ajaccio, à 28 ans.
C'est en Corse qu'il a disputé la première de ses 160 rencontres de L1, pour un petit but. Il a fini sa discrète carrière à Montpellier en 2011.
"Il aurait mérité de faire une autre carrière. Toujours ponctuel, jamais irrégulier, intelligent dans l'utilisation de ses capacités, c'est un joueur qui donnait envie d'entraîner", confie Rolland Courbis, qui l'a recruté à l'ACA et l'a aussi entraîné dans l'Hérault.
Même son de cloche du côté d'Alex Dupont, coach des Forgerons en 2000. Il se souvient "de la fête au Lido, des 30 000 Bourguignons au Stade de France et des cloches du village sonnées par le curé" le soir de l'improbable victoire face au PSG, mais aussi de Xavier Collin, un joueur "sérieux et d'une mentalité exemplaire".
"Je n'aurais peut-être pas fait carrière sans Gueugnon. Je me suis battu, on ne m'a rien donné. J'étais un bon coéquipier sans avoir des qualités extraordinaires", expose Collin.
"retrouver le monde pro"
Vingt ans après l'exploit de Gueugnon, Collin veut "retrouver le monde pro", mais dans la peau d'entraîneur. Ce match face à Lille, "comme pour les joueurs, ça reste une opportunité, une mise en lumière", reconnaît l'ancien Ajaccien.
Epinal, club moyen de quatrième division avec 950 000 euros de budget, n'arrive pas à s'extirper du National 2 depuis sa relégation du National en 2017. Collin a besoin de diriger un club au moins au troisième échelon pour pouvoir passer le diplôme d'entraîneur professionnel.
"C'est le sésame pour retrouver le monde pro. Epinal a un passé pro (10 saisons en Ligue 2 de 1974 à 1997) et reste ambitieux. Il faut prendre exemple sur Rodez, Chambly et continuer de nous structurer", explique l'ex-Montpelliérain, qui a fait monter Béziers en National en 2015 avant d’être limogé quelques mois plus tard.
"Ce bon parcours peut lui filer un coup de main sur le plan médiatique. Sa carrière d'entraîneur ressemble à celle de joueur, il mériterait mieux", corrobore Courbis.
Pour se hisser en 8es de finale, les joueurs de Collin ont notamment écarté Sochaux, club de Ligue 2 au 7e tour et les valeureux Réunionnais de la Saint Pierroise (Régional 1) au tour précédent.
Distancé en championnat, la Coupe est devenue "l'objectif" de la saison pour Collin. Dans son effectif, seul le milieu Jérémy Colin a connu l'épopée de 2013 lorsque le SAS avait atteint les 8es de finale après avoir éliminé Lyon puis Nantes
"En début de saison, j'ai dit aux gars qu'on irait en quarts de finale, se souvient le joueur polyvalent de 29 ans. Je le sens bien. Lille est une grosse équipe mais tout est possible."