"Je n'aime pas trop parler de moi." D'emblée, Oswald Tanchot plante le décor. Ce jeudi, même s'il fait son retour à Vitré, il ne souhaite pas être l'attraction. Pourtant, c'est un beau clin d'œil que lui a offert le tirage au sort des 16es de finale de la Coupe de France. Avec Le Havre, il va retrouver la ville dans laquelle il a non seulement joué, avec l'AS Vitré (1996-97 puis de 1999 à 2003) et La Vitréenne (2004-2005), avant de débuter comme entraîneur à La Vitréenne (2005-2011), le club rival de l'ASV.
"L'histoire est particulière avec Vitré. J'ai passé beaucoup de temps là-bas, j'ai joué dans les deux clubs, j'ai coaché La Vitréenne. Ça m'a permis de bien connaître le contexte sportif de la ville. J'ai passé de très bons moments en tant que joueur à l'AS Vitré avec des ascensions, des déceptions, des parcours en coupes. Mais en tant qu'entraîneur, j'ai aussi connu de très belles choses à La Vitréenne", raconte-t-il pour 'Goal', avec un plaisir non dissimulé de se souvenir des bons moments passés en Bretagne, non loin de Rennes.
"Entraîner La Vitréenne, c'était compliqué"
"Vitré, comme partout en Bretagne, est une ville qui aime le sport et le foot en particulier. Je ne sais pas si je suis une fierté pour cette ville. Ce serait prétentieux de dire ça. Mais je sais que beaucoup de gens là-bas suivent mon parcours", ajoute Oswald Tanchot, pour qui l'aventure en tant que coach n'a pas été de tout repos à La Vitréenne : "Être entraîneur à La Vitréenne, à l'époque, c'était compliqué. On se battait constamment contre le manque de moyens et le manque d'infrastructures. Avec les deux clubs dans la même ville, c'était un combat de tous les instants. C'était très formateur, parce qu'exister dans cette ville et avoir des résultats sportifs était un sacré challenge."
Sa mission, Oswald Tanchot l'a relévée sans broncher en faisant remonter le club de la DH à la CFA avant que celui-ci ne soit rétrogradé au niveau régional. "Le plus dur, c'est de voir que tout ce qu'on avait contruit en six ans est tombé à l'eau. On était en haut de tableau de N2. Notre réserve jouait les premiers rôles en DH. Toutes les équipes de jeunes étaient en Ligue. Et d'un coup, La Vitréenne a été reléguée. Beaucoup de joueurs sont partis, les moyens manquaient. C'est un peu à l'image de mon parcours finalement", dit-il avec le sourire et beaucoup de recul sur la situation. "J'en suis sorti quand même épuisé parce qu'il y eu six ans d'investissement total, précise-t-il. Mais c'était une très bonne école. J'ai dû mettre les mains dans le moteur dans tous les domaines, et ça m'a forcément aidé pour mon parcours futur."
"Vitré était un bel endroit pour débuter"
En 2019, l'AS Vitré est le seul club de la ville a évolué encore en National 2. Le président Guy Guyard va retrouver un ami avec qui il garde très bons rapports. "C'est un plaisir de retrouver Oswald, explique-t-il. Quand il était joueur chez nous, c'était un milieu offensif dôté d'une très bonne technique. Il avait déjà beaucoup de caractère et était très exigeant envers lui-même, et les autres."
Des qualités qu'il a mises à profit pour se retrouver en Ligue 2, d'abord comme adjoint puis entraîneur principal au HC depuis 2016. Un bout de chemin démarré à Vitré, donc, dans une région et une ville qu'il apprécie tout particulièrement. "J'ai réussi grâce à mon travail, mais j'ai aussi eu la chance de tomber dans un bel endroit pour débuter. Je suis d'ailleurs allé à Vitré l'année dernière. C'était la première fois que j'y retournais. Là, je vais jouer dans le même stade qu'à l'époque. L'horaire et le jour ne sont pas super, mais je suis sûr que ça sentira bon la Coupe de France", annonce-t-il. Sans pour autant attendre qu'un accueil particulier ne lui soit réservé.