À la tête d'une équipe relativement jeune [25 ans de moyenne d'âge], Didier Deschamps n'hésite pas à faire appel aux internationaux Espoirs. Après Benjamin Pavard (22 ans le 28 mars), convoqué pour la première fois en novembre, c'est Lucas Hernandez (22 ans) qui a fait sa première apparition lundi, au château de Clairefontaine. Une promotion accueillie avec beaucoup de satisfaction par le staff de la sélection tricolore. "Nous sommes tous très contents, comme à chaque fois qu'un de nos joueurs bascule chez les A", explique Sylvain Ripoll, le sélectionneur des Espoirs. "C'est aussi l'objectif de cette sélection, elle doit être un réservoir pour l'équipe de France."
"Un signe que le sélectionneur envoie aux Espoirs"
Dans le cas de Lucas Hernandez, comme pour Benjamin Pavard, l'ancien Lorientais et son staff ont eu leur mot à dire. "Les échanges avec le staff de l'équipe de France A sont permanents, développe Sylvain Ripoll. Que ce soit entre les rassemblements, pendant ou après. On debriefe à propos des performances, mais aussi des comportements des uns et des autres. Ensuite, c'est à Didier (Deschamps) et son staff de faire les choix qu'ils estiment bons de faire." Benjamin Pavard y voit quelque chose de concret. Un message envoyé par le sélectionneur à l'égard des plus jeunes : "Là, il y a Lucas (Hernandez). Avant, c'était moi. C'est un signe que le sélectionneur envoie aux joueurs qui sont en Espoirs, pense-t-il. Je sais qu'il regarde les matches et cela doit pousser les autres joueurs à bosser, continuer à être performants pour espérer arriver en équipe A."
Sylvain Ripoll : "On échange beaucoup avec Deschamps"
Cette notion de message, qui répond à une certaine volonté fédérale, est évoquée en substance par Sylvain Ripoll : "Il y a des choses à décrypter, des choses à bien analyser. Si on a les yeux bien ouverts et les oreilles à l'écoute, on devrait voir certaines choses." Les promotions de Benjamin Pavard et Lucas Hernandez, comme celles de Presnel Kimpembe, Adrien Rabiot, Ousmane Dembélé ou Corentin Tolisso avant eux, s'inscrivent à la fois dans une vision à moyen et long terme.
Rien n'est laissé au hasard et chaque prétexte est bon pour échanger, partager ses idées. Avec en tête les prochaines échances, mais aussi l'Euro 2020 pour les A. "On échange beaucoup avec Didier (Deschamps) parce qu'il est très attentif à ce qui se passe avec les Espoirs, reprend Sylvain Ripoll. Ce sont des échanges multiples, par téléphone, sur le terrain ou sous forme de réunions, avec ou sans vidéo. Aux joueurs maintenant de prendre le bon message." Pour que chaque décision soit bonifiée et que l'alchimie des premiers matches de qualification des Espoirs reste intacte. "Une sorte de préparation aux A, qui restent au-dessus de tout", résume Sylvain Ripoll.
Propos recueillis par Benjamin Quarez, à Clairefontaine.