Dernier derby pour l'ultime défi de Ranieri avec la Roma

Dans une Serie A indécise comme rarement, avec un duel entre l'Inter et Naples au coude à coude pour le titre et six autres équipes encore en lice pour la C1, il y a peu de certitudes.
Sauf pour la Roma, 7ème à deux points de son grand rival romain (6ème) avant leur choc de la 32ème journée: elle devra se trouver un nouvel entraîneur en juin.
"C'est mon dernier derby comme entraîneur. Je l'ai annoncé dès le début, j'arrêterai" en fin de saison, a rappelé Ranieri vendredi, douchant les ultimes espoirs des tifosi giallorossi de le voir changer d'avis.
A 73 ans, le doyen des entraîneurs de Serie A --et des championnats du Top 5 européen-- n'est pas poussé vers la sortie, loin de là. Mais il veut goûter à une retraite bien méritée après une carrière débutée en 1986 qui l'a vu entraîner entre autres la Juventus Turin, l'Inter, Valence, Monaco ou encore Chelsea.
S'il n'est pas du calibre de son incroyable sacre en Premier League avec Leicester en 2016, son dernier miracle a de l'allure. Lorsqu'il est revenu mi-novembre dans le club où il a été formé et qu'il avait déjà entraîné à deux reprises, la Roma était 12ème de la Serie A après avoir épuisé deux entraîneurs, Daniele De Rossi, viré après la 4ème journée, et Ivan Juric.
Après trois défaites lors des quatre premiers matchs de Ranieri sur le banc, la Roma n'a plus perdu depuis le 15 décembre en championnat, soit une impressionnante série de quinze matchs sans défaite (onze victoires, dont six consécutives, quatre nuls) avec 37 points récoltés sur 45 possibles!
La méthode Ranieri, inchangée depuis ses débuts, est simple: "Je cherche toujours à comprendre mon équipe et mes joueurs. Quand j'y arrive, je sais qu'ils me donneront leur maximum. C'est une question de sensibilité et de respect".
Avant la 185ème édition du toujours bouillant "derby de la Capitale" devant 60.000 spectateurs et ultras survoltés, Ranieri ne tarit pas d'éloges sur la Lazio, battue 2 à 0 lors de la phase aller.
"C'est une équipe que beaucoup n'attendaient pas à ce niveau mais qui mérite son classement, qui marque beaucoup, qui produit un très beau football collectif", a-t-il prévenu. "Le match de dimanche sera difficile. Ce que je veux, c'est que mes joueurs donnent leur maximum et se battent comme des fous", a poursuivi l'inusable technicien italien.
Même si elle est privée de son buteur argentin Paulo Dybala, dont la saison a pris fin dès mars sur blessure, la Roma ne compte plus que quatre points de retard sur la 4ème place, la dernière -pour l'instant- qualificative pour la C1.
"Comme je l'ai dit à mon arrivée, Rome ne s'est pas faite en un jour et il a fallu des siècles pour qu'elle devienne un empire. Il ne faudra pas attendre des siècles pour que la Roma retrouve la Ligue des champions, on fait le maximum pour y arriver dès maintenant", a-t-il assuré. Il lui reste sept matchs pour atteindre cet objectif.
Avant une dernière mission, confiée par les propriétaires américains de la Roma, les Friedkin: "trouver le nouvel entraîneur capable de construire pierre après pierre leur rêve". Parmi les noms cités pour lui succéder, Stefano Pioli, Vincenzo Montella, Erik ten Hag et, depuis peu, Patrick Vieira.