Pour sa première, qui plus est à domicile, l’entraîneur uruguayen devait faire face à un sacré morceau : l’Olympique Lyonnais qui restait sur sept victoires de rang à l’extérieur et qui une semaine plus tôt, était venu à bout du PSG. Cette fresque pouvait s’apparenter à du David contre Goliath mais l’ancien coach de Sunderland n’était pas là pour être impressionné. Dans son discours toute la semaine, il avait martelé l’envie de gagner et d’offrir les trois points aux supporters. Le message véhiculé a bien été transmis au vu du premier acte.
Penaltys et euphorie
Pour démarrer face au troisième du championnat, Poyet avait choisi d’aligner quasiment le même onze de départ qu’à Nantes, excepté Otavio à la place de Youssouf. Cette continuité va permettre aux Bordelais d’avoir quelques automatismes, notamment en défense centrale avec la paire Koundé-Pablo. Lyon de son côté misait sur les mêmes joueurs que face au PSG. Après vingt minutes d’observation, les Girondins parviennent à se détacher avec une contre-attaque bien menée. Décalé à droite, Malcom remet dans l’axe pour Meité qui sert intelligemment De Préville. L’attaquant trompe Lopes (22ème) et délivre un Matmut Atlantique qui a eu peu de moments pour se réjouir cette saison.
Très actif au bord du terrain, Gustavo Poyet encourage sans cesse ses hommes et effectue des allers-retours incessants vers le banc, comme si l’adrénaline était de retour. Il va pouvoir s’estimer chanceux quand Malcom obtient un penalty suite à un contact imaginaire avec Morel. Le Brésilien ne tremble pas et inscrit son 8ème but de la saison, meilleur total depuis son arrivée en France en janvier 2016. De quoi laisser de la matière à Jean-Michel Aulas pour houspiller. Son club va revenir légèrement dans le coup avant la pause avec la réduction de l’écart (44ème) mais dans un premier acte assez fou, Bordeaux va se voir accorder un nouveau penalty, celui-ci beaucoup plus justifié après une sortie maladroite de Lopes dans les pieds de Poundjé. Laborde transforme et remet les siens à l’abri avant la mi-temps.
7 - Lyon a concédé 7 penalties en Ligue 1 cette saison, seul Dijon en a octroyé davantage à son adversaire (9). C'est déjà un de plus que sur l'intégralité de la saison dernière (6). Nerfs. pic.twitter.com/1wbKACjCJT
— OptaJean (@OptaJean) 28 janvier 2018
Deux changements à la reprise, le troisième à l’heure de jeu. L’entraîneur lyonnais a voulu bouger son équipe, amorphe lors du premier acte. Depay, Traoré et Tete font leurs apparitions mais le jeu produit est insuffisant pour bouger des Bordelais bien en place. Benoît Costil est tout de même sollicité, notamment sur coups de pied arrêtés. Cependant le nouveau capitaine bordelais veille, comme sur cette parade suite à un coup-franc aux 20 mètres de Traoré, ou une reprise de Depay à l’entrée de la surface.
À dix pour le dernier quart d’heure, dans un brouillard de plus en plus épais, Gustavo Poyet blinde son équipe en faisant rentrer Sankharé et Pellenard afin de conserver l’avantage de deux buts. Plutôt serein malgré l’infériorité numérique, la formation de Gustavo Poyet va savoir jouer les coups de manière intelligente, grappillant comme il faut le temps nécessaire pour l’emporter. Si l’on attendra évidemment les prochaines journées pour voir le style de l’entraîneur sud-américain s’affiner, ce succès permet à ses hommes de repasser dans la première partie du classement, trois mois après l’avoir quitté.