A un quart d'heure de la fin du match, c'est son numéro 11 qui s'est affiché sur le tableau du quatrième arbitre. Remplacé par Jesé, l'Argentin a gagné le banc sans un regard pour son entraîneur, et sous d'énormes huées de la part du public.
Un comble pour un joueur venu à Paris à l'été 2015 en provenance de Manchester United contre 63 millions d'euros et qui était censé apporter dans les grandes affiches sa valeur ajoutée de champion d'Europe 2014 avec le Real Madrid.
Mais "ADM" est décidément dans le dur. Mercredi, son premier but depuis avril avait permis au PSG d'ouvrir le score face à Bâle en Ligue des champions et de surmonter de graves tourments dans le jeu, pour finalement signer un 3-0 heureux.
Un but opportuniste qui relevait sa copie, et le joueur avait d'ailleurs été salué par le public à sa sortie (86e).
Il pouvait rêver d'un déclic, mais ce but fut finalement un trompe-l'oeil, une fulgurance dans le désert. Car dimanche, le meilleur passeur de la saison dernière en L1 (18 passes décisives, outre 10 buts) a produit un festival d'imprécision.
Trop long ou trop court, c'était rarement le bon dosage dans son jeu vers l'avant, et souvent des offensives et des occasions de but ainsi avortées : une ouverture pour Rabiot sur l'aile gauche (20e), un ballon dans un une-deux avec Maxwell (27e), un décalage pour Aurier côté droit (39e), une ouverture pour Matuidi à gauche (61e), jamais le bonne distance.
Monceau de déchet
Les centres ? Pas mieux, que ce soit pour Cavani (13e), ou celui dans la boîte, ou plutôt sur le bord de la boîte, le ballon étant repoussé par le défenseur le plus proche (65e), puis rebelote sur un corner dans la foulée au premier poteau (66e).
Les frappes, alors ? Un tir lointain sans danger pour Pelé (19e), puis une frappe excentrée dans le petit filet extérieur (67e).
Mais dans ce festival de ratés, le gaucher de 28 ans a paradoxalement parfois eu de la chance, c'est-à-dire un geste encore mal ajusté débouchant pourtant sur une situation chaude.
Il tentait une frappe anodine, mais Pelé relâchait le ballon devant Cavani, avant que Doria ne dégage (24e) ; puis une ouverture trop longue pour Lucas, mais le Brésilien arrivait à déborder Pelé et à centrer, et là encore Doria interceptait et écartait le danger (40e).
Ce monceau de déchet avait de quoi nourrir les regrets de l'Argentin, car ses rares balles bien dosées étaient synonymes d'occasion : il s'agissait d'un coup franc pour la tête de Cavani juste au dessus de la barre (34e), ou d'une aile de piegon pour le même Uruguayen qui, à la lutte avec Rolando, réclamait un penalty, en vain (43e).
Di Maria pouvait ainsi presque rêver d'un malentendu pour réussir sa quatrième passe décisive cette saison en L1, mais les Marseillais très incisifs en défense, galvanisés par la prise en mains de Rudi Garcia, ne l'entendaient pas ainsi.
Certes, son jeu est à risque, mais il faudra plus pour le longiligne attaquant pour retrouver son niveau. Juste de la justesse.