Avec l'âge, il n'est pas toujours facile de bouleverser ses habitudes et de quitter un endroit qui n'a plus de secret pour vous. Mais quand on s'appelle Florent Balmont et qu'on est escorté par une réputation d'insatiable compétiteur, la perspective de se sentir inutile et de regarder les autres jouer n'est pas admissible.
Frédéric Antonetti, l'entraîneur de Lille que le milieu de terrain avait connu à Nice, a été très clair avec lui. "Il m'a dit que ce serait compliqué, et que je n'aurais pas beaucoup de temps de jeu. Il était donc préférable de partir", résume Balmont, à qui il restait une année de contrat avec un salaire confortable.
Et à Dijon, où la cellule recrutement est plutôt bien informée, l'idée de le faire venir en Côte d'Or s'est rapidement transformée en priorité absolue, alors que la saison venait à peine de s'achever.
"Nous souhaitions vraiment le recruter. Florent est un joueur expérimenté, dont les qualités et le professionnalisme sont reconnus. Et il le montre depuis son arrivée à Dijon", explique Olivier Dall'Oglio, l'entraîneur du DFCO.
"Je l'ai connu à Nice pendant trois saisons (2004-2007). Florent est un compétiteur, et il tire le groupe vers le haut. Pour les plus jeunes, c'est un exemple", intervient le capitaine Cédric Varrault.
Avant la reconversion
A Dijon, où il a signé un contrat de deux ans (avec une option pour une saison complémentaire), Balmont achèvera une carrière professionnelle entamée en 2002 à Lyon, son club formateur.
Le DFCO, qui ne sera jamais que son cinquième club – il a également évolué à Toulouse en prêt (2003-2004) puis à Nice (2004-2008) – sera donc le dernier à accueillir celui qui est considéré comme un des meilleurs spécialistes à son poste en France.
"Sincèrement, je ne m'imaginais pas accomplir une carrière comme celle-ci quand j'ai commencé à Lyon, il y a quatorze ans, et où j'ai beaucoup appris, sans beaucoup jouer, aux côtés de joueurs de très haut niveau".
Au fil du temps, Balmont s'est imposé partout où il est passé, disputant au moins trente matches de championnat par saison. Il n'a toutefois jamais connu la joie d'être appelé en équipe de France.
"J'aurais aimé être sélectionné au moins une fois, mais c'est comme ça. C'est dommage, mais ce n'est pas bien grave", explique le Lyonnais, davantage tourné vers le présent et son quotidien dijonnais.
"J'ai rapidement pris mes marques dans l'effectif. J'ai été bien accueilli, et le style de jeu de l'équipe, tourné vers l'offensive, est intéressant, même si on sait qu'il faudra être solide derrière pour se maintenir".
Son arrivée à Dijon l'a aussi rapproché de Lyon, sa ville de coeur (il est né à Sainte-Foy-les-Lyon, en proche banlieue), et d'Anse (Rhône), où il a ouvert un complexe sportif avec son associé Christophe Bordat.
Car le joueur du DFCO pense depuis des années à sa reconversion. "Nous avons ouvert d'autres complexes à Lille, et il existe aussi un Baby Footsal Académie Balmont à Villeneuve d'Ascq, (700 adhérents), que nous allons développer à Anse".
Rester inactif? "C'était impossible à envisager. Mon père, menuisier, a travaillé pendant plus de quarante ans. Rester sans rien faire, ce n'est pas pour moi..."