Emmanuel Mammana ne parle pas encore français et c'est certainement ce qui explique son sourire un peu confus lorsqu'il nous rejoint dans le studio du centre d'entraînement de l'Olympique lyonnais. Naturellement plus détendu aux premiers mots en espagnol, le défenseur argentin de 21 ans revient pour Goal sur son adaptation encore en cours, sur l'origine de son jeu, ses choix et sur la Ligue Europa qu'il entend gagner pour sa première saison sur le Vieux Continent.
Partir de son pays à 20 ans n’est jamais simple. Ce changement de vie était une nécessité pour vous ou simplement un projet sportif ?
Emmanuel Mammana : Au départ oui, c’était difficile, mais ça a été simplement une décision que j’ai prise. Je pense que tous les joueurs argentins ou sud-américains veulent jouer en Europe, donc c’était une opportunité et dès que je l’ai eue je ne l’ai pas laissée passer.
Comment se sont faits les contacts avec l'OL ?
Je vivais ma vie de tous les jours à River jusqu’à ce que mon agent me dise que j’avais cette opportunité. On a commencé à en parler et ils se sont occupés de tout. Moi je continuais d’avoir la tête à River mais dès que j’ai su que je pouvais venir je n’ai eu aucun doute, il fallait en profiter.
Comment s’est faite votre adaptation à la Ligue 1, avez-vous eu des difficultés particulières ?
Au début c’est un changement général pour tout, la langue, une nouvelle équipe, de nouveaux coéquipiers. Mais franchement, comme je le dis toujours, il y a un groupe de très bons joueurs, de très bons coéquipiers qui m’ont bien accueilli depuis mon arrivée et cela m’a énormément aidé. Tout le monde a fait en sorte que les choses soient plus simples.
Le jeu aussi a dû vous dépayser, non ?
Je pense que la Ligue 1 est un football plus tranquille par rapport au football argentin, plus tactique, les équipes attendent plus… En Argentine il y a un football beaucoup plus rythmé, dynamique et fait de tacles. Mais ici le championnat est vraiment beau.
Sergi Darder nous disait que pour un jeune joueur étranger comme vous êtes arrivé il y a peu de temps, votre niveau de jeu est impressionnant. Où vous situez-vous par rapport à ce que vous êtes capable de faire ?
Je sais qu’il me manque encore beaucoup, je dois encore beaucoup apprendre, peut-être que je suis toujours en train de m’adapter à ce changement mais je suis venu dès le début avec l’envie de jouer, de démontrer et de faire partie de l’histoire de Lyon. Ce qui serait une belle chose, comme pour tous les autres argentins qui ont joué ici. Je suis arrivé avec la mentalité de donner le meilleur de moi-même et je veux atteindre mon meilleur niveau d’ici peu de temps.
Beaucoup de supporters vous apprécient, sentez-vous un soutien particulier de leur part ?
Absolument, oui. Ils m’ont vachement soutenu donc je veux leur montrer que je suis à l’OL pour tout donner.
Vous avez surtout joué avec Mapou Yanga-Mbiwa ou avec Mouctar Diakhaby cette saison, quelles sont les différences lorsque vous jouez avec l’un ou avec l’autre ?
Honnêtement je pense que pour moi c’est la même chose. Avec Nico (Nkoulou) aussi. Ce sont des grands défenseurs, de grands joueurs et chacun a sa façon de jouer. J’apprends des choses différentes de leurs particularités.
Diakhaby et vous êtes de très jeunes défenseurs, vous êtes donc le futur du club ?
La vérité c’est que c’est agréable de l’entendre mais bon nous sommes jeunes, nous avons beaucoup de choses à améliorer et à apprendre. Nous avons beaucoup plus à donner.
Vous avez un profil de défenseur particulier, plus fort dans l’anticipation et la technique que dans le duel. Ce sont vos qualités naturelles ?
J'ai toujours aimé le jeu et jouer. Peut-être que je ne suis pas dans le duel et dans l’agressivité, mais ça a toujours été ma façon de faire. J’essaye de jouer proprement et de belle manière.
En quoi Marcelo Gallardo vous a-t-il aidé dans votre formation ? Pourquoi est-il un entraîneur spécial ?
Marcelo est l’entraîneur qui m’a donné la chance de jouer en "Primera" et grâce à lui j’ai beaucoup appris. C’est un entraîneur très aimé à River et l’avoir eu comme entraîneur a été quelque chose de spécial. En plus, il est de la même ville que moi, à Merlo, là où je suis né et où j’ai passé toute ma vie. C’est une grande personne et un grand entraîneur qui m’a appris beaucoup de choses et je pense qu’aujourd’hui c’est grâce à lui que je suis là.
Son nom est souvent évoqué pour venir un jour à Lyon…
Comme je dis c’est très beau de l’avoir comme entraîneur, mais on a aussi un bon entraîneur. Ce serait cool d’avoir Marcelo dans le futur.
Alexandre Lacazette et Corentin Tolisso, deux des meilleurs joueurs de l’OL, pourraient partir l’été prochain. Est-ce que cela vous inquiète ?
Pour le moment ils sont toujours là et on doit en profiter car ce sont nos deux stars. S’ils partent, ce sera douloureux, pas seulement pour nous mais pour tout Lyon. C’est une décision qui leur appartient, profitons-en car ils sont toujours là.
Pour disputer la Ligue de champions l’an prochain, Lyon doit gagner la Ligue Europa. Votre équipe en a-t-elle les capacités ?
À ce niveau toutes les équipes sont bonnes. Celle sur laquelle on est tombé est difficile mais j’ai vraiment confiance en nous, on a en tête l’envie d’être champions et ça c’est positif. On a une grande équipe qui donnera tout pour gagner.