Utilisé de manière fréquente par Lucien Favre la saison passée, Adrien Tameze a démarré la saison dans la peau d’un titulaire. Impressionné par son volume de jeu et sa capacité à dominer le milieu de terrain, Patrick Vieira lui a confié une place centrale au sein de son équipe qui défie ce samedi le PSG (17h15). Un match de gala au cours duquel le jeune franco-camerounais de 24 ans aura l’occasion de montrer le cap passé ces dernières semaines.
Sept titularisations en sept matches, que vous inspire votre début de saison ?
Adrien Tameze : Je suis content parce qu’il y a eu l’arrivée de Patrick Vieira. J’avais réussi à faire pas mal de matches la saison passée et c’était important pour moi de bien commencer cette année. J’ai essayé de faire une grosse préparation et le coach m’a donné sa confiance.
C’est en préparation qui vous l’avez convaincu de faire de vous une pièce centrale du puzzle ?
J’ai donné le maximum et ça a marché. Souvent quand on change de coach il faut tout recommencer à zéro. Je voulais éviter de perdre du temps en reprenant doucement et en démarrant la saison remplaçant. C’était vraiment important pour moi de démarrer la saison titulaire.
Vous aviez joué 26 matches de Ligue 1 la saison passée dont 19 titularisations. Pour une première saison vous vous étiez bien intégré dans la rotation.
Je venais de Ligue 2 et j’ai senti la différence très rapidement. Le coach Favre m’a aidé sur pas mal de choses. C’est aussi ce qui m’a permis de bien commencer cette saison parce que ce sont des acquis qui m’ont tout de suite servi.
De quoi parle-t-on ?
De l’aspect tactique, surtout. Sur les placements, la façon dont il faut voir le jeu. Il a une philosophie que j’aime énormément et c’est aussi ça qui m’a fait vite progresser.
Retrouvez-vous cette philosophie avec Patrick Vieira ?
Il y a une continuité parce que ce sont deux coaches qui aiment avoir la balle et qui aiment faire du beau jeu. Mais il y a quand même des différences dans la méthode de travail. On sent que le coach Vieira a joué en Angleterre dans tout ce qui est physique, dès l’échauffement.
Dans le management, sont-ils proches également ?
Le coach est aussi très proche de ses joueurs. J’aime vraiment ce genre de coach qui font sentir une proximité et la possibilité de parler avec eux. C’est à la fois un leader d’homme et un coach porté sur la tactique. Je ne saurai pas vraiment dire s’il penchera plus d’un côté ou de l’autre sur le long terme. C’est un bon tacticien qui a des idées précises sur ce qu’il veut apporter et c’est un leader d’hommes qui arrive à parler et créer du lien avec tout le monde.
Quelle est la ligne directrice donnée au projet de jeu ?
Le coach est dans la continuité du projet du club et apporte aussi ses idées : essayer d’avoir la balle, d’aller vers l’avant en faisant le moins de courses possibles et bien sûr de rendre l’ensemble efficace.
En rapport avec son vécu en Angleterre et ce poste de milieu de terrain qu’il occupait, vous passe-t-il des consignes spécifiques ?
Quand on a la balle il me demande de faire le lien entre l’attaque et la défense, de bien gérer la latéralité quand on fait le jeu. Quand on n’a pas le ballon j’essaye de compenser pour couvrir au maximum le milieu de terrain et de pousser ceux qui sont devant moi au niveau du pressing. J’ai la visibilité sur le jeu pour pouvoir assimiler tout ça.
Vous considérez-vous comme un meneur de jeu reculé ou une sentinelle plus classique ?
Ça dépend surtout des matches ou des situations. J’aime bien faire le jeu quand c’est possible. Wylan (Cyprien) aussi aime bien faire ça donc ça ne me dérange pas de reculer pour qu’on soit complémentaire. J’essaye surtout de faire ce qu’il faut quand l’équipe en a besoin.
On vous a plusieurs fois vu prendre des risques dans la relance ou tenter un dribble devant votre surface…
Je n’aime pas dégager. J’ai été formé dans une philosophie où on voulait toujours avoir la balle et ressortir de derrière. Mais c’est aussi une demande du coach donc ça tombe bien quand c’est comme ça. Il faut toujours évaluer selon la part de risque mais… (il réfléchit). Bon je me suis déjà fait un peu engueuler. Quand on ne perd pas la balle ça va. Mais quand on la perd… il ne reste plus que les jambes pour courir vite et ne pas prendre de but. Surtout ne pas prendre de but! (rires).
Quel est votre modèle au poste de milieu de terrain ?
Le joueur qui m’impressionne le plus c’est Luka Modric. Bon, ce n’est pas très original il a été élu meilleur joueur FIFA mais c’est vraiment lui qui m’impressionne le plus au milieu. Je regarde beaucoup de foot et bien sûr tous les bons joueurs à mon poste pour apprendre d’eux. En France, c’est Verratti.
Vous le retrouverez dès samedi.
Ce sont toujours de très bons matches à jouer. On sait que c’est une grande équipe mais personnellement je préfère jouer contre ces équipes-là plutôt que contre celles du bas du tableau. Il y aura du rythme, de l’engagement, ce sera dur. Ça peut être des matches référence, voir si on a du caractère, voir comment on va se comporter dans certaines situations.
Vous allez jouer contre une équipe qui tourne à plein régime, du moins au niveau comptable avec le meilleur démarrage de l’histoire du club…
Mais il faut bien qu’ils perdent un jour ! Ou au moins match nul (rires). Ça va être ça le challenge, être la première équipe à les empêcher de prendre 3 points. Pour l’instant je les trouve moins bon collectivement que certaines années mais je prépare quand même mes jambes parce que ce qui est sûr c’est qu’on va beaucoup courir.
Propos recueillis par Julien Quelen