En difficulté au début de la saison, Troyes (11e de Ligue 2) a retrouvé des couleurs avant la trêve internationale en prenant 10 points sur 12 possibles. Un retour en forme validé par un changement de charnière centrale qui a vu Jimmy Giraudon grimper au milieu de terrain. Le vice-capitaine troyen peut faire valoir son aisance technique dans une équipe où cartonne le jeune Bryan Mbeumo. Avant la réception de Sochaux ce vendredi (20h), il s'est confié pour 'Goal'.
Depuis que vous êtes passé au milieu de terrain, l'équipe n'encaisse pratiquement plus de buts. Comment expliquez-vous cela ?
On est revenu aux fondamentaux. On pense d'abord à bien défendre avant d'attaquer. C'est important, surtout qu'offensivement on sait qu'on est capable de marquer à tout moment. On a des attaquants de grande qualité qui peuvent faire fructifier ce bon travail défensif.
Le déplacement à Châteauroux s'est soldé par une large victoire (3-0). Est-ce le match le plus abouti pour l'instant ?
Je pense que oui. En termes de solidité défensive, et même en termes de jeu, on a fait un très gros match. On a gagné 3-0, mais on aurait pu mettre quatre ou cinq buts. Ça doit être un match référence pour la suite de la saison.
Vous le dîtes vous-même, il y a eu du jeu sur ce match. N'est-ce pas ça le gros point positif ?
C'est sûr. On a retrouvé le jeu qu'on veut produire, celui que le coach prône à l'entraînement. Les joueurs se connaissent un peu mieux depuis le mercato. Il fallait que l'équipe prenne forme et c'est de bon augure pour la suite.
Comment expliquez-vous la différence de jeu contre Auxerre et ce que vous avez produit à Châteauroux ?
C'est vrai qu'il y a eu une grosse différence sur les deux matches. Contre Auxerre, à domicile, on n'avait pas la possession. On n'a pas produit de jeu. À Châteauroux, c'était tout l'inverse. Je n'arrive pas trop à l'expliquer, parce qu'on a un effectif de qualité. On est capable de produire beaucoup de jeu. Il y avait peut-être un manque de confiance, je ne sais pas...
D'un point de vue personnel, on avait l'habitude de vous voir plutôt en défense centrale. Où vous sentez-vous le plus à l'aise ?
J'avais pris mes repères en défense centrale. Je me sentais à l'aise. Mais là, je me sens bien aussi. Le coach m'a repositionné pour avoir de la qualité technique au milieu. Je pense que j'apporte ça par la passe et ma vision du jeu. C'est un poste qui me convient car je suis un joueur qui aime bien prendre des risques. En défense, j'en prenais même un peu trop. Là, je peux en prendre un peu plus. C'est un poste qui me convient peut-être un peu mieux.
Diriez-vous que vous êtes un "défenseur moderne" de par cette qualité technique ?
On me l'a dit plusieurs fois. J'ai une bonne qualité de relance et une bonne vision du jeu. Je sais que certains défenseurs pensent d'abord à bien défendre, mais aujourd'hui on demande aussi aux défenseurs de savoir bien relancer. Moi, c'est mon jeu. J'aime prendre des risques. Parfois trop, mais j'aime ça.
La trêve internationale a freiné votre élan. Ne craignez-vous pas que cela vienne stopper votre série ?
Le match de ce week-end nous le dira. On est sur une bonne lancée, on aurait aimé que ça continue, qu'il n'y ait pas la trêve. Mais ça nous a aussi permis de souffler, de récupérer quelques joueurs. Je ne pense pas que ça ait un gros impact sur notre série.
Qu'en est-il de l'état d'esprit du groupe avec le retour des bons résultats ?
L'état d'esprit est très bon. Les joueurs qui sont arrivés se sont très bien intégrés. Le coach les a bien intégrés aussi. Là, en plus, on enchaîne les victoires, donc le moral est revenu. La confiance aussi. Le fait qu'on vienne d'enchaîner trois victoires et un nul est très important pour la confiance du groupe.
Le brassard de capitaine change-t-il quelque chose dans votre approche aux autres ?
Forcément, un petit peu. J'ai plus de responsabilités par rapport à l'année dernière, mais j'aime ça. Avoir le brassard, c'est quelque chose d'important. Ça prouve que le coach compte sur moi et c'est une fierté de porter ce brassard de capitaine.
Qu'est-ce que ce brassard change pour vous concrètement ?
Des petites choses. De nature, je ne suis pas quelqu'un qui parle beaucoup. Mais on n'a pas besoin de parler beaucoup pour être capitaine. Sur le terrain, je dois montrer que je suis là, que j'impose quelque chose en quelque sorte.
L'été dernier, en tout début de mercato, on a pourtant parlé d'un possible départ pour vous...
C'est vrai qu'à la fin de la saison, je voulais rester en Ligue 1. Je n'en ai pas eu la possibilité, mais le coach ici m'avait donné des garanties. Il m'avait dit qu'il comptait beaucoup sur moi. Je suis bien dans ce club. Le coach me fait confiance, les dirigeants aussi. Si j'avais dû partir, ça aurait été pour un autre club en Ligue 1.
Ce niveau, Bryan Mbeumo (19 ans) l'a découvert en début d'année. Il est impliqué sur les cinq derniers buts de l'équipe. Vous surprend-t-il ?
Je ne le découvre pas aujourd'hui, donc non, il ne me surprend pas. C'est un très bon joueur, avec un gros potentiel. Il travaille dur, il est à l'écoute. Pour moi, il a une grosse carrière devant lui s'il continue à bien travailler.
Est-il le petit protégé du vestiaire ?
Pas vraiment, parce qu'il s'affirme aussi. Il est jeune, mais il vient beaucoup vers les anciens. Il progresse, il les écoute. Il suit les conseils du coach. C'est quelqu'un de perfectionniste. Quand il fait mal les choses, il boude. Il veut réussir tout ce qu'il fait, mais c'est un gros potentiel en devenir.
Maintenant que l'équipe est lancée, où va-t-elle s'arrêter ?
Je ne sais pas. On a déjà fait une belle remontée et j'espère qu'on va grimper encore. Sincèrement, je pense qu'on va faire une bonne saison. Si on accroche les barrages d'accession, ce sera déjà bien. On verra ensuite si on peut aller plus haut.
Propos recueillis par Benjamin Quarez