Le sprint final est bientôt lancé pour le LOSC, deuxième de Ligue 1 à neuf journées de la fin du championnat. Les Dogues comptent un point d'avance sur Lyon, troisième. Un avantage que Jonathan Bamba entend bien conserver d'ici la 38e journée. Pour Goal, l'attaquant lillois s'est longuement confié sur la fin de saison de son équipe. Il évoque son actualité, les échéances à venir et ne cache plus que l'objectif désormais est de qualifier le club nordiste pour la Ligue des champions. Une compétition que Lille n'a plus disputé depuis la saison 2012-2013 et que l'international Espoirs ambitionne de découvrir la saison prochaine.
Avec le LOSC, vous venez de connaître la défaite contre Monaco (0-1). Malgré tout, la saison est pour le moment réussie avec une belle deuxième place provisoire. Qu'en pensez-vous ?
Jonathan Bamba : La saison est réussie, c'est sûr. On a déjà atteint l'objectif du début de saison qui était de finir dans les dix premiers. On se retrouve deuxième à neuf journées de la fin. C'est vraiment du bonus même si on est des compétiteurs et qu'on veut tenir cette place jusqu'à la fin.
Vous parlez de bonus et d'objectif déjà atteint. Peut-on dire que votre approche n'est plus la même désormais ?
On ne va pas se cacher. Le sprint final approche. Lyon est habitué à ce type de rendez-vous, ce qui n'est pas notre cas. Mais on va apprendre et on a des joueurs d'expérience pour nous aider à tenir cette place malgré la jeunesse de notre groupe.
Craignez-vous que le manque d'expérience vous soit préjudiciable justement ?
Ça peut être une crainte, forcément. Mais il faut avoir faim pour garder cette deuxième place.
On sent que vous êtes en train de passer un cap avec vos partenaires cette saison. Le ressentez-vous ?
Bien sûr que je le ressens. C'est le cas pour moi, mais aussi pour d'autres joueurs de l'effectif. Même ceux qui viennent de l'étranger le ressentent, et le fait de se battre pour cette place ne peut que nous faire progresser.
À vous entendre, on comprend que l'objectif du LOSC est la Ligue des champions. De vous même, vous citez Lyon et rien d'autre comme principal concurrent.
Aujourd'hui, toutes les cartes sont entre nos mains. On a une avance de quatre points (un point depuis vendredi, ndlr) et si on se concentre sur nous, en gagnant un maximum de matches, on sera certain de faire le job. Lyon est notre principal concurrent, mais on ne doit pas se focaliser sur eux.
Avez-vous senti un changement dans l'état d'esprit ? Un peu de plus de tension peut-être ?
Pas du tout. On joue comme en début de saison, on essaye de prendre du plaisir. C'est vrai qu'en ce moment on a un petit peu plus de mal. On marque moins de buts, mais c'est normal. On est beaucoup plus attendus, nos adversaires connaissent notre style de jeu, mais on a des joueurs dans l'équipe capables de décanter les situations.
"Avec Pépé et Ikoné, on a un vrai lien d'amitié" Vous-même, vous marquez moins de buts comparé à votre rendement en début de saison. Pourtant, on a l'impression que vous gérez cette situation plus naturellement.
C'est vrai. J'essaye aussi de franchir un cap de ce côté là. C'est pour ça que je suis venu à Lille et je pense que j'ai su apporter ce que j'avais à apporter au LOSC. J'espère vraiment qu'on accrochera la Ligue des champions. Ça viendrait récompenser une très belle saison de notre part.
Vous semblez aussi mieux appréhender les critiques, que ce soit en club ou en sélection. Comment l'expliquez-vous ?
J'ai connu des moments plus difficiles, comme à Saint-Etienne où j'ai été beaucoup critiqué par rapport à ma situation. Je me suis forgé un mental et le fait d'être au LOSC, avec un groupe qui peut me protéger, m'aide aussi beaucoup. Maintenant, c'est à moi d'être bon sur le terrain pour être le moins critiqué possible.
Avez-vous l'impression que les gens vous regardent différemment aujourd'hui ? À Saint-Etienne notamment, on entendait souvent dire que vous étiez maladroit dans le dernier geste.
Oui, c'est vrai. Et je pense que j'ai réussi à me faire un petit nom en Ligue 1. Quand on dit Bamba aujourd'hui, les gens réagissent. Ils me connaissent un peu plus, mais le football c'est une perpétuelle remise en question. Il faut à chaque fois se remettre en question pour faire de grands matches. Je suis quelqu'un d'ambitieux et je pense que le fait d'être au LOSC va me permettre de franchir un cap afin d'arriver au plus haut-niveau. Je travaille pour ça.
Peut-on faire la lumière une bonne fois pour toute sur la relation que vous entretenez avec Christophe Galtier ? Vos retrouvailles ont pu surprendre, l'avez-vous compris ?
Je vais le dire. J'ai une bonne relation avec lui. Les gens pensent que c'est compliqué parce qu'à Saint-Etienne il ne m'a pas fait beaucoup jouer, mais il y avait une grosse concurrence avec Max Gradel, Yohan Mollo et j'en passe... Sincèrement, il n'y a jamais eu de conflit entre lui et moi. C'est une bonne chose que je le retrouve ici. Ça a été un choix fort parce que je connaissais sa manière de travailler. C'est quelqu'un qui m'aide beaucoup au quotidien. Il me parle, il me conseille souvent, et je pense qu'il a plus de facilité avec moi qu'avec d'autres pour dire les choses si je fais de mauvaises prestations. C'est bien pour ma progression.
On a beaucoup parlé du trio que vous formez avec Nicolas Pépé et Jonathan Ikoné. Quelle est votre force au-delà de la vitesse et du côté "bip bip" déjà très souvent évoqué ?
Honnêtement, c'est notre amitié. Il y a un vrai lien entre nous. Ce n'est pas qu'une entente sur le terrain, ça se passe aussi en dehors. Je connaissais Nicolas Pépé quand j'étais à Angers. J'avais déjà joué avec Jonathan en sélection. On a une vraie complémentarité humaine et footballistique.
"Tout ce que je veux, c'est conserver la deuxième place" Nicolas Pépé impressionne cette saison. Avoir un joueur comme lui, ça représente quoi ?
C'est vraiment du top niveau. Il n'a jamais douté de lui. Il sait qu'il a de grosses qualités et le fait qu'il soit à ce niveau là ne me surprend pas du tout. Je trouve qu'il avait un petit peu plus de mal à Angers et son départ au LOSC l'a sûrement libéré. Autour de lui, il a de très bons joueurs qui lui permettent de franchir les échelons. C'est bien pour lui et j'espère qu'il va continuer pour nous aider à obtenir cette deuxième place.
C'est marrant parce qu'il donne justement l'impression de vouloir qualifier le LOSC en Ligue des champions pour partir l'esprit tranquille ensuite. Parlez-vous de ça ensemble ?
Il est évident que pour lui, il va falloir faire un choix. Il a déjà beaucoup de propositions, mais comme nous tous il s'est donné comme objectif de qualifier le club en Ligue des champions et ce serait une déception pour nous de ne pas y arriver. Maintenant, il peut aussi rester. C'est une possibilité. Peut-être que la Ligue des champions pourrait le pousser à faire ce choix, mais dans tous les cas il sera très sollicité.
Le LOSC fait un petit peu office de réservoir de jeunes espoirs. Quelle est la force de ce groupe ?
C'est sûr qu'il y a beaucoup de très bons jeunes joueurs ici. Je dirais qu'on est tous dans le même délire. On se comprend tous très bien, on rigole beaucoup, il y a une très bonne ambiance et ça nous aide à être performants.
On a découvert Rafael Leão par exemple. Que pouvez-vous nous dire sur lui ?
Je ne le connaissais pas non plus avant. Je l'ai découvert cette saison, comme vous. Il a un bon caractère et parfois on oublie son âge parce qu'il est très mature. Il parle français, il a de très grosses qualités physiques et athlétiques. Ça se ressent sur le terrain, et tant mieux pour nous parce qu'il marque beaucoup de buts.
On attendait plutôt Loïc Rémy au début de la saison. Comment est-il dans le groupe et que vous apporte-t-il ?
Avec Leão, il a une grosse concurrence, mais il est très bien dans le groupe. Il a un vrai statut, il nous conseille beaucoup, nous apporte son expérience et reste exemplaire, peu importe qu'il soit sur le terrain ou en dehors. C'est un vrai plus pour nous les jeunes joueurs et je pense qu'il va beaucoup nous aider sur cette fin de saison parce qu'il a déjà connu ce genre de situations dans sa carrière.
Que peut-on vous souhaiter pour la fin de saison avec Lille ?
De conserver la deuxième place. C'est tout ce que je veux.
Propos recueillis par Benjamin Quarez