Le longiligne milieu parisien savoure la première distinction individuelle de sa jeune carrière et se présente sans crainte devant notre caméra. "Comme sur le terrain, Yass, tranquille et fluide", lui lance Anthony Vivien, le responsable des Titis du PSG qui le mettent à l'honneur aujourd'hui. "Oui, t'inquiètes", lui répond le jeune homme de 18 ans qui sera effectivement tranquille et fluide. Sur sa récompense, ses remerciements, son évolution et son avenir...
Yacine Adli a donné une interview pour l'agence 'Goal France'. Toujours avec la ferme intention de montrer que chez lui les objectifs sont élevés mais que les actes accompagneront la parole.
Le Titi d’Or récompense le meilleur joueur du centre de formation de l’année sur et en dehors du terrain, qu’est-ce que cela vous procure comme sentiment ?
C’est une bonne chose pour moi parce que ce sont tous mes coéquipiers qui reconnaissent le travail que j’ai effectué toute l’année. C’est une grande fierté parce que ça montre que ce que je fais au quotidien est récompensé. Je suis fier de pouvoir soulever ce trophée.
Vers qui vont vos premières pensées avec cette distinction ?
Tout d’abord elles vont vers mes proches, ceux qui me soutiennent au quotidien. Ensuite je pense à mes coéquipiers, mes entraîneurs et tous ceux qui oeuvrent pour notre bien-être au quotidien, des plus haut placés aux hommes d’entretien à ceux qui gèrent la logistique. J’ai aussi une pensée pour mon club formateur, l’US Villejuif, qui a beaucoup fait pour moi et en particulier Moulay Chebab, un entraîneur avec qui j’ai passé de nombreuses années.
Les récompenses individuelles sont rares dans le football, qu’est-ce cela vous inspire ?
C’est vrai qu’elles sont rares mais chaque joueur privilégie les récompenses collectives. Après, une récompense individuelle montre aussi que le joueur a fait ce qu’il faut pour son équipe. La récompense individuelle vient après.
C’est une belle reconnaissance d’autant que certains de vos prédécesseurs comme Coman, Areola ou Augustin ont plutôt bien réussi…
Certains sont aujourd’hui au plus haut niveau donc c’est une belle renommée. Maintenant je pense que ce n’est pas une fin en soi. Il faudra encore beaucoup de travail et redoubler d’efforts pour atteindre leur niveau.
Y a-t-il un moment de la saison que vous retenez en particulier ?
Le moment particulier c’est le titre de champion de France. C’était un bon moment avec tous mes coéquipiers et tous les mecs de ma génération. En début de saison on était pas vraiment dans le coup et finalement on a montré à tout le monde qu’on pouvait être présents et on a soulevé ce trophée tous ensemble.
L’année 2017 s’est conclue avec un stage au Qatar avec les professionnels, ça a été une belle expérience ?
C’est sûr parce qu’on se dit qu’on y est presque, qu’on y touche un peu. On voit vraiment ce qu’est le haut niveau et qu’il faut beaucoup de travail pour y arriver. C’est un très bon apprentissage.
Avez-vous la sensation de changer de statut ces derniers temps ?
Changer de statut, non. Comme je vous dis c’est mon travail au quotidien qui est récompensé. Il ne faut pas s’arrêter là, il faut travailler et viser plus haut.
Vous avez été sur le banc face à Strasbourg en Coupe de la Ligue, avoir du temps de jeu dès cette saison est-il un objectif ?
Je prends ce qu’il y a à prendre mais mon objectif premier c’est de progresser, de m’adapter petit à petit au plus haut niveau. S’il y a du temps de jeu à prendre, je le prendrais.
Dans quels domaines avez-vous progressé et sur quoi avez-vous encore besoin de vous améliorer ?
J’ai pris en maturité grâce à mon intégration au football d’adulte avec la CFA et sur certains entraînements avec les pros. J’ai aussi progressé dans les domaines technique et tactique grâce à David Hernandez* avec qui je fais beaucoup de vidéo et qui m’a beaucoup servi. Sur les aspects de progression, on peut tout améliorer. Je vise beaucoup plus haut et je pense que j’ai encore beaucoup de choses à améliorer.
Le match face au Barça en Youth League vous-a-t-il permis de vous situer dans la hiérarchie des meilleurs jeunes joueurs d’Europe ?
Ces matches là servent un peu à évaluer le niveau mais je ne pense pas que ce soit une fin en soi non plus. On peut parfois passer à côté d’un match. Sur celui-là on n’a pas vraiment eu l’occasion de jouer notre jeu, on a un peu déjoué par rapport à d’habitude. Ça nous montre le haut niveau, ça nous fait apprendre. Le Barça est un club qui met les choses en place depuis de nombreuses années. Nous on est encore jeunes dans la nouvelle politique qu’on veut installer. On a encore à apprendre et on va le faire petit à petit.
Au PSG vous jouez au milieu mais il vous arrive aussi de jouer plus haut notamment avec l’équipe de France. À quel poste vous sentez-vous le mieux ?
Sincèrement je n’ai pas vraiment de position préférentielle. Je réponds présent là où le coach me met et toujours dans le but d’aider l’équipe au maximum.
Beaucoup de monde s’intéresse à vous, serez-vous encore un joueur du PSG la saison prochaine ?
C’est une bonne question. J’ai des gens autour de moi qui gèrent bien ça. Je ne me prends pas la tête pour le moment, je joue, j’essaye de m’améliorer. Tout ça viendra après donc chaque chose en son temps.
Propos recueillis par Sabrina Belalmi, au Camp des Loges.