C'est le grand soir. En cas de succès ce vendredi contre l'AC Ajaccio (3e), le Stade de Reims validera sa montée en Ligue 1. Une promotion que l'ailier Rémi Oudin (21 ans), auteur de deux passes décisives face au Paris FC (0-3) le week-end dernier, espère fêter à Delaune, devant sa famille et les supporters. Pour 'Goal', le gaucher s'est confié avant la rencontre, revenant ainsi sur les moments forts de sa saison.
L'objectif de vendredi, c'est de finir le travail pour la montée. Le premier objectif, finalement, avant le titre. À quelle soirée vous attendez-vous ?
Rémi Oudin : J'espère un bon match, une belle fête, que le stade soit plein, avec une bonne ambiance. On fera tout pour avoir la victoire. Cette montée, on la veut depuis longtemps. On peut l'avoir vendredi et c'est sûr qu'on va tout donner pour l'obtenir chez nous, à domicile, devant nos supporters.
On imagine que la famille sera là également...
Oui, il y aura la famille. J'ai des proches qui vont venir du Sud de la France, d'un peu partout pour voir le match. Savoir qu'il y aura les amis et la famille, c'est encore mieux. Ça nous donne encore plus de motivation.
Cette saison, vous survolez le championnat. Avez-vous aussi cette impression sur le terrain ?
On peut dire ça. Quand on voit le classement, c'est vrai qu'on a un certain nombre de points d'avance (11 points devant Nîmes, deuxième, NDLR). Chaque match a été abouti, à l'image du dernier contre le Paris FC (victoire 3-0) qui a été abouti du début à la fin.
Athlétiquement déjà, on a eu l'impression d'entrée que l'équipe était prête à affronter les exigences de la Ligue 2. Est-ce votre avis ?
On sent que physiquement on a une bonne équipe, un bon groupe. On est solide en défense, au milieu et en attaque. Dans tous les domaines, on est assez costauds. C'est ce pourquoi on a travaillé, et c'est évidemment très positif.
Cette saison, tout le monde a apporté sa pierre à l'édifice et vous êtes un peu à l'image de ce phénomène...
C'est vrai que certains joueurs ont eu un peu moins de temps de jeu, mais dès que le coach (David Guion) a fait appel à nous, on a répondu présent. C'est très important que tout le monde soit concerné et aille dans le même sens. Moi, en début de saison, je n'avais pas trop de temps de jeu, mais dès que le coach a fait appel à moi, j'ai essayé de faire du mieux possible, j'ai donné le maximum, et ça a marché puisque j'ai réussi à apporter quelque chose de positif à l'équipe.
"Le match de Coupe à Lens, c'est là où j'ai eu le déclic" Quel regard jetez-vous sur votre saison qui s'est lancée un peu tard finalement ?
Ça a mis un peu de temps, c'est vrai. Pour moi, ma saison a été lancée lors du match de Coupe de France, à Lens (défaite 3-2 le 3 décembre 2017, NDLR). C'est là où j'ai eu le déclic, avec mon but et ma passe décisive. C'est à partir de là que j'ai enchaîné les matches et j'ai fini par avoir ce que je voulais : être titulaire et avoir des stats assez bonnes (6 buts, 7 passes décisives en Ligue 2, NDLR). C'est bien et en plus ce n'est pas fini, donc j'espère aller encore plus loin.
Vous parlez de déclic lors du match à Lens, qu'est-ce que cette rencontre a débloqué chez vous ?
Je pense qu'il me fallait tout simplement un but pour lancer ma saison. Même si je ne marquais pas, mes coéquipiers me soutenaient toujours. Mais j'avais envie de les satisfaire en les aidant dans cette première partie de saison. Le problème venait surtout de moi, et c'était important de leur rendre ça.
Êtes-vous passé par des moments de doutes ?
Pas forcément. Je me posais des questions. Je demandais des conseils un peu à tout le monde, que ce soit au coach, aux joueurs ou à mon entourage, pour voir ce que j'avais à améliorer. Mais je n'ai pas douté.
Comment se sont matérialisés les échanges avec David Guion et quel rôle a-t-il eu pour que votre saison prenne une autre dimension ?
Je le connais très bien, puisqu'en jeunes je l'avais déjà en coach. Quand on connaît l'entraîneur, c'est plus simple. J'avais plus de facilités à aller vers lui, à lui demander ce que je devais changer et améliorer pour intégrer le groupe. Je l'ai écouté, j'ai suivi ses conseils et c'est ce qui m'a mené là, aujourd'hui.
Malgré votre temps de jeu réduit, vous saviez par expérience qu'il pouvait compter sur vous à tout moment...
C'est exactement ça. Le connaissant, je sais qu'il ne doute jamais de ses joueurs, qu'il a toujours confiance en eux, et c'est ce qui m'a aidé à ne pas baisser les bras.
"J'ai besoin d'être confronté à la Ligue 1" En cours de saison, David Guion a pointé du doigt le fait que vous disparaissiez pendant les matches. Était-ce difficile de gommer ça ?
C'était mon petit défaut. J'apparaissais et je disparassais dans les matches. Maintenant, j'arrive à être plus régulier, à faire un match plein. J'ai toujours travaillé physiquement, mais dans la concentration il y a peut-être eu aussi un changement qui me permet aujourd'hui d'être plus constant pendant un match.
On a l'impression qu'en première partie de saison, vous n'étiez pas autant prêt que les autres dans l'impact...
Ça, c'est une certitude. En première partie de saison, je n'avais pas l'agressivité suffisante. Aujourd'hui, j'ai réussi à gommer ça et à le mettre en place. Je ne dirai pas que je suis aussi athlétique que les autres, mais j'ai gagné en agressivité, ça c'est sûr.
Aujourd'hui, vous semblez en pleine possession de vos moyens. Quelle est la prochaine étape pour votre progression ?
Je me sens bien dans l'équipe, bien pendant les matches. Je ne me pose pas de questions, je joue. J'essaye de rendre service à l'équipe en espérant que la prochaine étape pour moi soit la Ligue 1 et que je pourrai m'imposer, ici, dans ce championnat.
La Ligue 1, c'est la suite logique de votre apprentissage. Que pensez-vous devoir améliorer pour répondre pleinement aux attentes de l'élite ?
Je pense avoir encore plein de choses à améliorer, mais ça je le saurai surtout la saison prochaine, lorsque je serai confronté à ce niveau. J'ai besoin d'être confronté à la Ligue 1, de voir ce que c'est pour améliorer certaines choses chez moi.
En tout cas, ce n'est pas un niveau qui vous fait peur...
Ah non, au contraire, j'ai hâte d'y être !