Et Bernardo Silva prit son envol

Il n'a ni la carrure du géant néerlandais de Liverpool Virgil van Dijk, désigné joueur de l'année par ses pairs, ni la "star attitude" de Raheem Sterling, son coéquipier de City (même distinction par les journalistes), mais il a bien marqué de son empreinte cette saison arrachée dimanche au terme d'un coude à coude à couper le souffle avec les Reds.

Le petit joueur de 24 ans, originaire de Lisbonne, a su profiter des longues absences du métronome belge Kevin de Bruyne et de la méforme de David Silva pour changer de statut: de joueur intermittent sur des bouts de matches à leader technique incontournable.

Il partait pourtant de loin... Seulement 15 fois titulaire en Premier League lors de sa première saison chez les Citizens l'an dernier, alors qu'il peinait à s'adapter au défi physique du championnat anglais, celui qui a remporté la Ligue 1 en 2017 avec Kylian Mbappé et Monaco a eu le déclic en début de saison.

Depuis le Community Shield, qu'il a gagné en août face à Chelsea, il est devenu une pierre angulaire du système Guardiola, au point de démarrer 31 des 38 matches de Premier League.

"Il est déjà la plus grande star. Il a tout (et) c'est une personne adorable", s'est récemment enthousiasmé son entraîneur.

Pour le tacticien, Bernardo Silva est tout simplement "l'un des deux meilleurs joueurs de Premier League" cette saison.

"Incroyablement chanceux"

Peu démonstratif et fuyant la lumière, il a en revanche su prendre ses responsabilités sur le terrain, en s'appuyant sur son point fort : l'intelligence de jeu.

C'est le gaucher qui, par exemple, a donné le tempo lors de la victoire cruciale dans le derby face à Manchester United le mois dernier, en inscrivant notamment le premier but.

Gagner sa place dans le onze de Manchester City n'est "pas facile", reconnaît Bernardo Silva, "parce que l'équipe compte des joueurs fantastiques, mais on se pousse les uns les autres pour essayer de devenir meilleurs".

Dans cet effectif, la valeur du Portugais est d'autant plus grande que Guardiola l'utilise presque à tous les postes: ailier droit, "faux neuf", milieu...

"Je pense que N.10 derrière l'attaquant, c'est son poste naturel, mais en tant qu'ailier il peut repiquer dans l'axe, élargir, il peut jouer dans toutes les positions", s'est encore extasié le Catalan.

"Il sait quand il ne joue pas bien. Mais il mérite presque toujours un huit ou un neuf" sur dix, ajoute Guardiola.

Et il n'y a pas que dans le jeu que ses qualités sont appréciées. Il n'y avait qu'à voir comment ses coéquipiers se sont rués vers lui pour le porter après son ouverture du score face à Manchester United fin avril (2-0).

"C'est le mec le plus aimé dans notre équipe. Je suis incroyablement chanceux de l'avoir entre les mains", l'a encore encensé Guardiola. "Je l'adore. C'est aussi simple que ça."