Quelques semaines seulement après avoir remporté son troisième titre en quatre ans, le Cosmos, rendu célébre par les passages dans les années 1970 des légendaires Pelé et Franz Beckenbauer, n'a plus de joueurs sous contrat, de stade et même de... Championnat.
Le Cosmos a déjà connu une liquidation, en 1985, après l'échec d'une première et coûteuse tentative de populariser le football, ou soccer comme il est désigné aux Etats-Unis.
Le nom mythique a été racheté en 2011 par Seamus O'Brien, un homme d'affaires spécialisé dans les droits sportifs soutenu par des fonds saoudiens, qui a recruté la légende brésilienne Pelé, son compatriote Carlos Alberto, décédé le mois dernier, et, très briévement, Eric Cantona pour faire l'article du club dans le monde entier.
En 2013, le Cosmos retrouve les terrains, dans le cadre du Championnat NASL, l'équivalent de la deuxième division américaine. Avec quelques gloires en fin de carrière comme Marco Senna et Raul, il remporte trois des sept championnats auquel il a depuis participé.
'Le Championnat NASL est mort'
Mais la NASL qui organise chaque année deux championnats (automne et printemps), pâtit de la concurrence de la MLS qui commence à avoir une légitimité internationale et monopolise l'attention des spectateurs, annonceurs et diffuseurs.
Trois des dix équipes qui participent à la NASL, un championnat fermé sans descente ni promotion comme la MLS, ont déjà annoncé qu'ils ne repartiraient pas la saison prochaine: Minnesota United va rejoindre la MLS, tandis que Tampa Bay et Ottawa vont descendre d'un cran dans le Championnat USL, l'équivalent de la 3e division.
Fort Lauderdale et Oklahoma City sont en proie à de graves difficultés financières, tout comme le Cosmos, même si son propriétaire refuse de confirmer les pertes de sept à neuf millions de dollars (de 6,6 à 8,5 M EUR) pour la saison 2016 évoquées par la presse américaine.
"En un mot, le Championnat NASL est mort", a expliqué à l'AFP une source haut-placée au sein du Cosmos qui a requis l'anonymat.
"On ne peut pas jouer dans un championnat à sept équipes, cela n'a aucun sens", a poursuivi cette source pour justifier la résiliation des contrats des joueurs.
"Nous n'avons pas arrêté nos opérations, c'est juste qu'on ne voit pas notre avenir dans ce championnat. On n'a pas besoin de nos joueurs pour le moment, on ne veut pas gaspiller de l'argent en salaires", a ajouté cette source.
Le Cosmos en MLS ?
La Fédération américaine de football est intervenue cette semaine : elle a rencontré les dirigeants de la NASL et de l'USL, ces derniers réclamant d'être désormais considérés comme la 2e division américaine, mais elle s'est octroyée deux à trois semaines de réflexion.
En coulisses, les négociations se poursuivent avec d'éventuels nouveaux investisseurs.
Pour le Cosmos, le salut pourrait passer par la MLS qui compte déjà deux équipes new-yorkaises, les Red Bulls et le New York City FC.
"C'est une possibilité, chaque investisseur américain veut maintenant que son équipe rejoigne à terme la MLS", a relevé Kartik Krishnaiyer, ancien directeur de la communication de la NASL.
"Pour y parvenir, ils auront besoin de nouveaux investisseurs. La leçon la plus importante à tirer de l'expérience de la NASL est qu'une équipe doit avoir une légitimité localement et que dépenser beaucoup ne marche pas", a-t-il prévenu.
La MLS perd, elle aussi, de l'argent, mais son championnat est principalement financé par l'onéreux droit d'entrée (110 M de dollars, soit quelque 104 M EUR) qu'elle demande à chaque nouvel entrant. A terme, 28 équipes, contre 20 actuellement, s'affronteront et le droit d'entrée pourrait grimper à 200 millions de dollars (quelque 189 M EUR), ce qui laisse du temps à la MLS pour se faire une place sur le très concurrentiel marché américain du sport professionnel.