Il avait un chant en son honneur qui descendait des travées de la Meinau et Stéphane Bahoken ne l'oubliera pas. Au moment de retrouver son ancienne équipe avec qui il avait connu la double montée National-Ligue 2 puis Ligue 2-Ligue 1, le buteur angevin a accepté de se confier sur sa saison. Alors qu'il avait choisi de rejoindre l'équipe de Stéphane Moulin pour en devenir un des éléments phares, Stéphane Bahoken s'impose comme le meilleur buteur. Même s'il ne souhaite pas s'en contenter.
Avec 7 buts au compteur vous avez égalé votre meilleur total en Ligue 1, réalisez-vous la meilleure saison de votre carrière ?
Oui mais on peut toujours faire plus. Je n’ai marqué que 7 buts, ce n’est pas énorme. Il reste une quinzaine de matches environ, il faudrait qu’on arrive à se mettre vite à l’abri et ensuite je pourrais regarder mes objectifs personnels. Je suis en progrès au niveau statistique. Si je continue à travailler je dépasserai ce total mais encore une fois c’est d’abord les objectifs du groupe qui m’intéressent. Parce que plus vite on sera maintenu plus vite on sera libéré dans nos têtes et je pourrais me concentrer sur mes statistiques personnelles.
Même si c'est un championnat un peu particulier pour les équipes de bas de tableau, Angers semble avoir une petite marge...
Ce n’est qu’une impression parce qu’on sait très bien que Monaco, Amiens ou Dijon peuvent enchaîner et nous passer devant. On a une petite marge mais on regarde plutôt vers le haut. Les matches contre nos concurrents directs arrivent donc il faut les gagner comme on a réussi à le faire face à Dijon. Je pense qu’on y arrivera plus facilement en regardant devant plutôt que derrière.
Que recherchiez-vous en venant à Angers, en quoi est-ce que cela représentait une progression pour vous en quittant Strasbourg ?
À Strasbourg un coup je jouais un coup je ne jouais pas même si j’ai réussi à enchaîner les matches en fin de saison. Ce que je cherchais, c’était un projet dans lequel je pourrais jouer avec plus de régularité pour continuer ma progression et devenir quelqu’un de confirmé en Ligue 1. Ce que je voulais, c’est être quelqu’un d’important dans une équipe. Avoir la possibilité de faire les 38 matches dans la saison et c’est ce que j’ai ici. Même quand je suis moins bon le coach me maintient sa confiance. Maintenant il faut que je sois à la hauteur de ce que je veux apporter ici.
C'est le coach Stéphane Moulin qui vous a notamment convaincu de le rejoindre, qu'a-t-il apporté à votre jeu depuis votre arrivée l'été dernier ?
Des choses que je n’avais pas dans mon jeu à savoir conserver le ballon dos au jeu. À Strasbourg on jouait à deux attaquants, on prenait beaucoup plus la profondeur et le jeu était plus porté vers l’avant. Ici à Angers on évolue avec un bloc plus bas donc l’attaquant est supposé se battre et garder la balle. Il ajoute une corde à mon arc, celle de garder la balle pour permettre au bloc de monter.
Êtes-vous épanoui dans ce nouveau projet ?
Plus le temps passe plus je trouve mes marques. Après c’est vrai que d’un point de vue collectif c’est dur de marquer à tous les matches mais ça fait aussi partie de l’apprentissage. Je m’épanouis, oui, parce que j’apprends encore de la Ligue 1.
Cela représente une réussite personnelle pour vous aujourd'hui d'évoluer en Ligue 1, vous qui avez eu un parcours escarpé depuis vos débuts à Nice ?
Depuis que je suis parti de Nice ça a été crescendo. Je suis allé en Écosse mais ça a été un échec. À partir de là je me suis posé les bonnes questions sur ce qu’il fallait que je fasse pour mon avenir entre rester chez les jeunes à Nice ou aller prendre de l’expérience dans les divisions inférieures. Découvrir le National m’a beaucoup appris, la Ligue 2 aussi, surtout pour aujourd’hui maintenant que je suis en Ligue 1 je me bats pour y rester.
Qu'est-ce que ce choix de redecendre en National vous a apporté ?
Le principal c’est que ça m’a permis de jouer. Rentrer 10 ou 15 minutes ne permet pas vraiment d’apprendre. Dans les divisions inférieures j’ai joué 30 matches par saison, j’ai fait mes statistiques et ça m’a permis de progresser sur tous les plans, physique, tactique ou mental. J’ai surtout gagné en expérience et c’est ce qui m’a permis de revenir et de postuler à une place de titulaire dans un club de Ligue 1.
N'est-ce pas un peu compliqué mentalement pour un jeune joueur de faire ce pas en arrière ?
C’est dur parce qu’on vient d’un centre professionnel, on est habitué à jouer pour un club professionnel. J’avais même fait quelques matches en Ligue 1 donc il faut être costaud et s’accrocher. En National on va jouer sur des terrains… Ce n’est pas la Ligue 1. Les équipes te rentrent dedans, c’est plus difficile mais ça nous renforce. Après pour un attaquant il faut marquer. Quand tu décides de redescendre il faut absolument être efficace pour avoir une chance de remonter.
Aujourd'hui (samedi) vous retrouverez Strasbourg et La Meinau, là où vous aviez décidé de tout recommencer...
J’ai vécu à Strasbourg des moments inoubliables qui restent marqués en moi. Je suis impatient de retrouver le public de La Meinau. J’ai passé 4 ans là-bas, j’y ai progressé et mûri. Ils m’ont permis de jouer aussi en Ligue 1 donc je suis très pressé de retrouver ce public qui m’a toujours soutenu.