Une frappe un peu molle à hauteur de visage, un ballon à peine flottant à la conclusion d'une action pas franchement dangereuse: c'est un arrêt tranquille qui s'annonce pour un gardien international, fut-ce dans le contexte toujours particulier d'une phase finale de Coupe du Monde.
Mais Igor Akinfeev, 28 ans à l'époque, voit le ballon lui glisser littéralement entre les doigts et encaisse le premier vrai but casquette du Mondial-2014, lors du premier match des Russes, face à la Corée du Sud (1-1). Sa sélection ne s'en remettra pas et quittera la compétition dès le premier tour.
Pourtant le portier, dans la force de l'âge à l'heure d'affronter l'Angleterre samedi (21h00) à Marseille, a depuis été promu capitaine, et a été tout au long de sa carrière un modèle de régularité.
Il n'a pas encore 17 ans lorsqu'il dispute son premier match comme professionnel, avec son club de toujours, le CSKA Moscou. Un an plus tard, il fait ses débuts en sélections, face à la Norvège, fin avril 2004, et compte aujourd'hui 86 capes sous le maillot russe (61 buts encaissés).
- Ambassadeur du Mondial-2018 -
Bon sur sa ligne, sans véritable faiblesse, il totalise près de 500 matches avec son club, avec lequel il a remporté six championnats de Russie (2003, 2005, 2006, 2013, 2014, 2016) et six coupes de Russie (2005, 2006, 2008, 2009, 2011, 2013)
Il a aussi participé à trois Euros, dont l'un, en 2008, ne s'est terminé pour lui qu'en demi-finales (défaite 3-0 face à l'Espagne) et lui a permis d'apparaître sur les tablettes de clubs anglais. Mais ce supporter du CSKA Moscou a préféré rester en Russie, où son temps de jeu et son statut étaient garantis.
Il est en effet indiscutable dans son pays. Sérieusement blessé au niveau des ligaments croisés du genou gauche, fin août 2011, il a retrouvé son meilleur niveau et fut fait, en mars 2012, ambassadeur de la Coupe du Monde 2018 dont la Russie sera le pays-hôte.
Même son incroyable bévue en Coupe du monde n'a pas entamé la confiance qu'avait en lui le sélectionneur de l'époque, l'Italien Fabio Capello. "J'ai décidé après cette erreur qu'Akinfeev resterait car c'est un grand gardien de but. Je n'ai jamais envisagé de le changer, c'est un des meilleurs du monde", avait expliqué ce dernier après le match, au Brésil.
Et ce n'est pas l'actuel sélectionneur, Leonid Sloutski, qui reviendra sur ces déclarations: il occupe également les fonctions...d'entraîneur du CSKA Moscou.
Reste que les performances du gardien seront scrutées lors de cet Euro, dans un groupe B difficile pour les Russes avec, outre l'Angleterre, le Pays de Galles de Gareth Bale et la Slovaquie de Marek Hamsik. Et qu'à deux ans de la Coupe du monde en Russie, une nouvelle trace de fébrilité ne plaiderait pas en la faveur de l'indéboulonnable N.1.