L'Inter Milan a longtemps fait office de destination miracle. La Lazio Rome, Tottenham, des clubs français et même le FC Barcelone ont été évoqués. Partout en Europe, à coups de négociations pendant tout le mois de janvier, Giroud a tenté de s'ouvrir un porte de sortie. Mais non, c'est bien chez les Blues que le champion du monde va passer son printemps.
Sur la pelouse, sur le banc ou en tribunes ? C'est l'inquiétude. Dès le début de la saison, le barbu des Bleus a très vite compris qu'à 33 ans, il ferait partie des victimes du 'coup de jeune' prôné par son entraîneur Frank Lampard, et de l'éclosion de l'Anglais Tammy Abraham, auteur de 15 buts et 6 passes décisives en 31 apparitions depuis le mois d'août.
Avec seulement trois titularisations, en comptant la Super Coupe d'Europe, où il a inscrit son seul but à ce jour, et 282 minutes en action, il n'est plus qu'un joueur périphérique dans l'esprit de Lampard qui ne l'a convoqué qu'une fois dans le groupe depuis le 7 décembre.
Mince ouverture
Le calendrier chargé des Blues, encore en lice en Ligue des champions ainsi que le fait qu'ils ne l'aient finalement pas laissé partir, faute de remplaçant, peuvent laisser un petit espoir à Giroud de voir son temps de jeu décoller. Mais le technicien des Londoniens s'est bien gardé de donner des signes en ce sens.
"Olivier Giroud a été incroyable pendant ce mercato en tant que joueur professionnel et en tant qu'homme", a simplement souligné Lampard vendredi.
Sans blessure sérieuse d'Abraham et même de Michy Batshuayi, l'actuel numéro 2 dans la hiérarchie des avant-centres, il risque donc de trouver le temps très long d'ici à la fin de son contrat à Chelsea en juin.
Ce qui sauverait sans doute beaucoup de choses avant de quitter Londres libre, c'est, évidemment, une convocation parmi les 23 Bleus appelés pour jouer l'Euro (12 juin-12 juillet).
Celle-ci, pourtant, est loin d'être assurée, le sélectionneur Didier Deschamps l'a répété de nombreuses fois cet automne et cet hiver. A la question "Giroud doit-il trouver un nouveau club dès janvier ?", posée il y a quelques jours par TF1, 'DD' avait répondu sans fard, comme rarement: "Je pense que oui, il le sait bien, il ne peut pas se contenter de ce qu'il a."
Le dilemme de Deschamps
Jusque là cette saison, le patron des Bleus a systématiquement rappelé son avant-centre fétiche à Clairefontaine, lui offrant du temps de jeu à chaque match de qualifications pour l'Euro.
Opportuniste, l'ancien Montpelliérain a su saisir sa chance à chaque fois, assurant l'essentiel lorsqu'il fut titulaire, et sauvant les Français d'un faux pas lorsqu'il fut remplaçant, contre la Turquie en octobre.
Cela place Deschamps dans un dilemme. A chaque rassemblement, le Basque insiste à la fois sur l''utilité', l''efficacité', le 'vécu' de son numéro '9', mais relève avec autant d'entrain son "manque de rythme et d'activité". Au fil des mois sans temps de jeu, la balance bascule néanmoins dangereusement du mauvais côté.
Alors, qui peut sauver le soldat Giroud ? La concurrence, peut-être. Dans le système de jeu préférentiel de Deschamps, l'ancien joueur d'Arsenal a le profil parfait. Et derrière Wissam Ben Yedder, appelé sans discontinuer depuis juin 2019 en doublure de Giroud, les alternatives ne sont pas légion.
Anthony Martial, qui joue avant-centre à Manchester United, n'est pas revenu en Bleu depuis bientôt deux ans, Alassane Pléa brille à Mönchengladbach mais n'a jamais eu véritablement sa chance, Alexandre Lacazette, á Arsenal se fait discret en sélection depuis novembre 2017, et Ousmane Dembélé n'a pas du tout le même profil.
Eux aussi, comme Giroud, ont quatre mois pour convaincre.