"Je ne revendiquais rien, a-t-il expliqué après sa titularisation surprise à Cluj (Roumanie), avec un immense sourire dont il ne semble jamais se départir. S’il fallait que je pose mes fesses sur le banc, je l'aurais fait sans problèmes. J'ai été un peu surpris. Mais je suis là, on me met sur le terrain, je joue".
Et il le fait très bien. A la 21e minute, sur un corner tiré par Sandro Tonali, le maitre à jouer italien, Chevalier s'est ainsi envolé pour sortir une tête du géant Giorgio Scalvini, seul aux 6,50 m.
"Ce n'était pas la parade la plus dure à faire, mais elle m'a mis dans le match et on a marqué juste derrière", a-t-il lancé. Arnaud Kalimuendo a effectivement ouvert le score sur l'action suivante.
Le plus dur pour Chevalier est intervenu en fin de rencontre, lorsque les Italiens, menés 2-1, poussaient pour revenir au score. A la 82e minute, il s'est interposé avec autorité devant les assauts adverses, préservant sa cage et l'avance précieuse des Bleuets, qui ont fini par l'emporter.
Les JO dans le viseur
Le portier né à Calais (21 ans) ne s'est pas trop attardé sur son exploit, pierre décisive dans la victoire française. "Pour le moment, j'arrive à saisir ce que l'on me donne, a-t-il indiqué. C’est un peu l’histoire de ma jeune carrière. A Valenciennes (où il a été prêté en 2021, ndlr), j'étais blessé, je suis revenu, j'ai joué et été performant tout de suite. A Lille (la saison qui vient de s'écouler), c'est pareil."
D'abord gardien remplaçant derrière le Brésilien Léo Jardim, Chevalier a profité des défaillances du titulaire pour prendre sa place et ne plus jamais la quitter.
"Je n'ai pas d'explication. Il faut aussi un peu de chance, avoir les bons ballons pour briller, mais c'est vrai que j'ai l'impression que les planètes s’alignent pour moi. Comme lors du derby face à Lens que l'on remporte cette saison (1-0) et ou je me sentais intouchable", a dit ce pur produit de la formation lilloise, très attaché à son club.
Lorsqu'il a fallu promouvoir Chevalier à la place d'Illan Meslier, titulaire depuis deux ans, Sylvain Ripoll a été très clair: "Sur les dernières performances, sur la dynamique et les prestations abouties de Lucas avec le LOSC sur cette fin de saison, j'ai estimé que mon choix devait se porter sur lui."
Ce que l'entraîneur des Bleuets n'a pas pu dire, c'est que Chevalier représente aussi l'avenir. Né en 2001, il postule pour une place dans le groupe qui participera au tournoi olympique de Paris-2024, au contraire de Meslier, né en 2000, qui ne sera plus sélectionnable.
A moins qu'Hugo Lloris ne décide de sortir de sa retraite internationale pour une dernière danse aux JO (chaque équipe a le droit à trois joueurs hors catégorie d'âge), le poste paraît donc promis à Chevalier. Toujours sur un nuage.