Si la rencontre entre Amiens et Dijon s'est soldée par un triste match nul (0-0) vendredi soir en ouverture de la 32ème journée de Ligue 1 à Gaston Gérard, c'est un tout autre évènement qui a marqué la rencontre. En effet, peu avant la 80ème minute, le match a été arrêté pendant quelques minutes suite à des cris racistes provenant des tribunes à l'encontre de Prince Gouano, le capitaine d'Amiens. Un comportement inacceptable, malheureusement courant ces dernières semaines.
"C'est la première fois que ça m'arrive. J'ai joué dans pas mal de clubs, j'ai beaucoup tourné et il fallait que je rentre en France, mon pays, pour vivre ça ! Heureusement, ce monsieur a été interpellé puis placé en garde à vue. Cela a été très vite, alors je dis chapeau (...) Porter plainte ? Je suis pour l'amour ! Je ne porterai pas plainte, car je pense que cela aura beaucoup plus d'impact que je ne le fasse pas. Pour que cet individu transmette à ses enfants que ce type de comportement ne sert à rien. Bien sûr que ça m'a blessé, mais ma croyance et ma foi me portent à préconiser le pardon", avait confié la victime de ces actes qui méritent d'être sanctionnés de la manière la plus ferme possible, dans un message véhiculant des valeurs de paix et de tolérance particulièrement exemplaire, dans des propos accordés à L'Equipe.
"Le chemin reste encore long", prévient Noël Le Graët
Ce samedi, c'est au tour de la Fédération Française de Football de réagir suite à cet incident à caractère raciste. Par l'intermédiaire d'un communiqué officiel dans lequel son président Noël Le Graët témoigne d'abord de sa solidarité à l'encontre de Prince Gouano, avant de condamner fermement ces dérives.
"Nous condamnons ces actes inacceptables qui n’ont pas leur place dans notre société, ni dans un stade de football. Je tiens à saluer le comportement exemplaire du joueur amiénois Prince Gouano, pour qui j’éprouve le plus grand respect et une grande sympathie. Je salue également l’attitude des deux équipes, des entraîneurs, des dirigeants et du corps arbitral, qui ont parfaitement géré cette situation. Cet incident, heureusement isolé, démontre que malgré l’action éducative déterminée de la FFF, le chemin reste encore long. J’aurai l’occasion d’en discuter avec Madame la Ministre des Sports ce mercredi", a ainsi déclaré le président de la FFF.
Malheureusement, le football n'échappe pas à ce dangereux fléau qu'est le racisme, même si des mesures sont prises chaque année pour le combattre. Ces mesures sont-elles suffisantes ? Force est de constater qu'avec les récents incidents survenus si bien dans l'Hexagone que dans le reste de l'Europe, la question se pose.