La photo du réfugié et ancien joueur de la sélection national de Bahreïn avait fait parler il y a quelques semaines, alors que le joueur avait été pris en photo en prison avec des chaînes au pied. Une photo rare puisque les médias locaux avaient interdit aux journalistes de prendre des photos sans censurer l'apparence des chaînes.
Une pratique commune en Thaîlande, alors que selon la fédération International des droits de l'Homme en 2017, mêmes les déliquants pour faute légère se doivent de porter en attendant leur procès lorsqu'ils sont détenus et emmenés de la prison jusqu'au tribunal.
Hakeem Al-Araibi avait été détenu à l'aéroport de Bangkok le 27 novembre dernier lorsqu'il était arrivé en Thaïlande pour sa lune de miel avec sa femme. Commençait ainsi un long procès, alors que le joueur semble enfin sur le point de voir la liberté.
Al Araibi vit en Australie, et joue un club de seconde division australienne, alors qu'il avait fui de son pays en 2014, et avait obtenu le statut de réfugié politique en 2017. En 2012, il avait été détenu pour sa participation aux révolutions du Printemps Arabe dans son pays et condamné à 10 ans de prison, pour des actes qu'il nie avoir commis depuis toujours. Il avait dénoncé les tortures qu'il avait subi.
Les autorités thaïlandaises avaient détenu Hakeem Al-Araibi lors du mois de novembre dernier en raison d'une alerte Interpol émise par le gouvernement de Bahreïn, qui fut par la suite retirée, le gouvernement ne pouvant pas émettre d'alertes à Interpol pour un réfugié politique.
Le 1er février, le bureau du procureur avait présenté une demande d'extradition sollicitée quelques jours plus tôt par Bahreïn. Le joueur avait alors crié : "S'il vous plait, ne m'envoyez pas à Bahrein !"
Défendu lors des derniers mois par toutes les institutions du football ou encore Amnesty International et le CIO, le joueur devrait enfin être libéré, alors que Bahreïn n'aurait pas demandé d'extradition du joueur. Ce lundi, le parquet thaïlandais a enfin apporté de bonnes nouvelles, et Bahreïn aurait retiré sa demande d'extradition.
"Nous avons été informés par le ministère des Affaires étrangères du retrait par le Bahreïn de sa demande d'extradition... S'ils ne le réclament pas, nous n'avons aucune raison de le garder ici", a confirmé la Thaïlande, dans une information communiquée par l'AFP, qui devrait donc libérer le joueur très prochainement et le laisser repartir en Australie.